L'équipe nationale de handball qui a trôné durant près de deux décennies sur le toit du continent africain, a lamentablement échoué à se qualifier aux Jeux olympiques 2016 et au championnat du monde de la discipline à la suite de son élimination en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations, disputée récemment dans la capitale égyptienne. Quel bilan pour cette participation de l'EN de handball à cette compétition continentale ? Qui est responsable de l'élimination du champion d'Afrique en titre ? A croire les déclarations des uns et des autres, personne n'est responsable de la prestation mitigée de la sélection nationale qui n'a quand même perdu qu'un seul match lors du premier tour. Peut-on avoir une situation aussi détestable sans que l'on puisse mettre le doigt sur ce qui ne va pas ? Sur l'origine du mal qui ronge notre handball national ? Notre sport national avec toutes les disciplines ? Si personne ne se dit responsable de cette situation, personne ne veut accuser l'autre. Tout simplement parce que le mal est profond. Le mal vient de loin dans l'histoire du système éducatif. Depuis que l'école a abandonné le sport au profit de l'idéologie abrutissante. Parce que quand l'équipe nationale de handball trônait sur le continent, l'école algérienne alimentait les clubs de joueurs performants. Et cela influait positivement sur la sélection nationale. C'est le cas de toutes les autres disciplines sportives. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, les chargés du sport dans le secteur de l'Education passaient par les salles de classe du niveau primaire et demandaient aux écoliers de choisir entre notamment l'athlétisme, le basket-ball et le handball. Cela permettait aux élèves d'opter pour des disciplines qu'ils aimaient. Et c'est cette méthode qui a donné entre autres l'équipe nationale de handball dirigée par Aziz Derouaz qui dominait le continent africain pendant près de deux décennies. Aujourd'hui, les élèves n'ont même pas le temps de faire du sport pour se défouler un peu. Pour décompresser en raison notamment d'un programme scolaire infernal. Pédagogiquement incompatible avec des enfants de bas âge. Tous les pays du monde s'appuient sur leurs établissements scolaires pour doter leurs clubs et leurs sélections nationales de graines de talents susceptibles de devenir des champions qui n'hésiteront pas à défendre de fort belle manière l'image du pays dans les compétitions internationales. L'Algérie est arrivée à un point de décrépitude tel que même les joueurs sont importés de pays étrangers où les écoles de formation existent et, surtout, font le travail qu'il faut pour donner une formation de qualité aux enfants et aux jeunes. Au lieu de se tourner vers le secteur de l'Education, le plus grand vivier de sportifs potentiels, les pouvoirs publics continuent à s'appuyer sur les binationaux pour alimenter les sélections nationales. Les clubs se sont mis de la partie aussi puisqu'ils recrutent également au sein de l'émigration, alors qu'ils sont supposés créer leurs propres centres de formation, dans une pure logique de bonne gestion et de bonne gouvernance. Même la réglementation née avec la naissance du professionnalisme les y oblige. A croire que les présidents de clubs ne sont pas concernés par les textes de loi régissant le sport. La balle est dans le camp des pouvoirs publics. Les responsables de l'Etat en général et ceux en charge de l'activité sportive en particulier sont tenus de montrer réellement leur volonté de développer le sport en Algérie. Et ils savent pertinemment que le développement de la pratique sportive ne peut venir que des établissements scolaires du pays. Toute autre stratégie serait de la poudre aux yeux. Une fuite en avant. Ou plus grave encore, un manque de volonté de développer le sport. Pour ce faire, le ministère de l'Education devra en urgence mettre en œuvre une refonte profonde du système éducatif, avec la question centrale de l'allègement du programme scolaire qui devient vital pour les enfants. M. B.