Paradoxalement, la Fédération algérienne de football est la première responsable de tout ce capharnaüm comme en témoigne l'une de ses mesures consistant à interdire à tout entraîneur d'exercer plus de deux fois au cours de la saison alors que la logique aurait voulu que ce soit les clubs qui soient interdits de recrutement plus de deux fois afin d'éviter une migration quasi régulière de véritables adeptes du mercenariat salarial chez les entraîneurs Qui y a-t-il de remarquable parmi les dirigeants des instances sportives nationales et ce quelque soit le niveau de celle représentée ? Enormément de mesures annoncées, de textes coercitifs publiés et bien entendu le froncement de sourcils quand ils passent à la télévision pour dire que «plus jamais ce ne sera comme avant». Ce sera pourtant pire à chaque fois. Est-il alors suffisant de publier texte sur texte pour mettre en garde ou interdire des comportements qui n'auraient rien à avoir avec la morale et les valeurs du sport ? Bien entendu que non dans la mesure où même publiés lesdits textes ne sont jamais appliqués. Nous en donnons par exemple celui du plafonnement des salaires qui revient sur la table alors que le sujet a été évoqué et parfois annoncé avec virulence dans le propos que l'application se ferait sans états d'âme. Ça n'a jamais été le cas même si légalement les revenus des salariés du football ne peuvent être dictés autrement que par réflexe moral des salariés eux-mêmes ou à partir d'un consensus général. Mais comme il y a des footballeurs, il se trouve qu'existent également des personnes qui les entraînent et qui sont également salariés, quoi que le terme soit plutôt vague dans ce corps de métier, vivant d'égales difficultés sinon des situations approximatives auxquelles ils contribuent eux-mêmes. Explication : un entraîneur est recruté et dés cet instant tout ce qui le concerne relève du plus grand ésotérisme. Du challenge qui lui est imparti à son salaire en passant par la nature du choix des assistants qu'il a retenus. Question objectif, il y a la réponse passe-partout : «Nous en discutons encore» avec le président du club s'entend, autre variante «nous avons décidé de répartir le parcours en trois parties en vertu de quoi sera décidé de manière graduelle l'objectif», c'est-à-dire le maintien tout simplement, une place honorable au classement, le podium (qualificatif à une compétition continentale et/ou plus) et enfin un titre (coupe ou championnat). Or, le deal devrait être carré quant à l'objectif, mais c'est dire combien il y a d'arrière-pensées justement dans tous les genres de deal convenus entre direction de club et entraîneurs. S'agissant du salaire, aucun entraîneur ne révèlera jamais le sien et pour cause un autre deal que la morale oblige à garder par devers soi. D'ailleurs la pusillanimité des uns et des autres va telle que d'aucuns parmi les recrutés répondront qu'il s'agit pour eux surtout «d'un engagement moral pour une équipe qui a besoin d'être aidée» et qu'en raison des liens qui les lient aux dirigeants «la question de l'argent n'a même pas été effleurée». Pour l'objectif comme souligné précédemment, celui-ci est corvéable à merci en attendant que le titulaire du poste soit remplacé à la suite d'un fort mécontentement de la rue. Là, parmi les nombreux exemples citons celui d'un coach de deux rencontres en l'occurrence François Bracci, recruté par le RC Relizane pour assurer le maintien et remercié au lendemain d'une deuxième défaite consécutive. Autrement dit, le maintien ou la relégation semble se faire dans la tête des seuls dirigeants alors que s'il avait continué sa mission qui dirait que le Français n'aurait pas pu inverser la courbe et entamer une ligne droite jusqu'à la fin de la compétition et pourquoi pas la finir au milieu du tableau. Des cas de figure comme celui-ci sont légion dans l'histoire du football national. Enfin, le cas Meziane Ighil se passe volontiers de commentaires s'il était tenu compte justement des commentaires dithyrambiques faits par une direction, elle-même, remaniée du club. Il était même question de faire le choix de la stabilité avant tout. Hélas les vieux démons ont de nouveau pris le dessus. Paradoxalement, la Fédération algérienne de football est la première responsable de tout ce capharnaüm comme en témoigne l'une de ses mesures consistant à interdire à tout entraîneur d'exercer plus de deux fois au cours de la saison alors que la logique aurait voulu que ce soit les clubs qui soient interdits de recrutement plus de deux fois afin d'éviter une migration quasi régulière de véritables adeptes du mercenariat salarial chez les entraîneurs. En fait, croire ou le feindre qu'il existe des règles d'emploi du personnel au sein de la discipline est un véritable mensonge pour qui aurait à le proférer. Le football est à la gestion orthodoxe ce qu'est celle d'un vendeur à la sauvette. Un œil sur le produit, un autre sur les agents de la voie publique et la tête déjà ailleurs bien fixée sur le trajet à prendre en cas de débandade éperdue. A. L.