Alors que la planète évolue au rythme des changements induits par le développement de la technologie, il existe des populations dans le monde qui continuent en ce début du 3e millénaire d'aller chercher l'eau et de se chauffer et de cuisiner au bois. Dans les contrées reculées, l'eau courante, le gaz naturel et l'électricité demeurent encore un luxe. Un rêve qui s'enfuit à mesure que le temps passe, et que l'on se rend compte que sa situation est loin de figurer parmi les préoccupations des pouvoirs publics. Eté comme hiver, l'existence se résume à des corvées. Beaucoup plus en hiver où ces gestes relèvent chaque jour de la bravoure chez ces citoyens qui doivent puiser leur eau, couper du bois et parcourir des kilomètres pour acquérir une bouteille de gaz butane. Encore faut-il pouvoir y accéder en cette période hivernale où les routes sont régulièrement coupées durant plusieurs jours, lorsqu'on habite ces bourgades enclavées où le confort est un vain mot. Ceci si l'on peut qualifier de confort l'électrification des villages et leur raccordement au gaz naturel. Il est en effet inadmissible que chez nous, des populations en soient dépourvues et que leur vie puisse ressembler, près d'un demi-siècle après l'indépendance, à celle que menait l'homme des cavernes. Il est vrai que l'électricité illumine de plus en plus de foyers et que le taux d'électrification est assez élevé, mais on ne peut pas affirmer que des progrès ont été accomplis dans ce domaine tant qu'il reste encore ceux qui s'éclairent comme ils peuvent. Quant au raccordement au gaz naturel, il est étonnant que dans le pays de l'or noir, des citoyens aient encore recours au bois ou au gaz butane en bouteilles. Le calvaire touche aussi les enfants et les personnes âgées qui ne sont pas exempts de corvée. On n'a pas besoin de s'éloigner pour constater l'étendue du problème, puisque même dans la capitale, des lotissements entiers attendent leur branchement au gaz. R. M.