La célébration officielle de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a été organisée, hier, dans le camp de réfugiés de Dakhla, à environ 250 km de Tindouf (sud algérien). La célébration officielle de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a été organisée, hier, dans le camp de réfugiés de Dakhla, à environ 250 km de Tindouf (sud algérien). Dans son discours, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a fait savoir que la proclamation de la RASD est le couronnement des sacrifices et de la résistance du peuple sahraoui. «La proclamation de la RASD est le couronnement des sacrifices et de la résistance de notre peuple à traves le temps.» La cérémonie de célébration, qui s'est déroulée sous des rafales de vent et de sable, en présence de plusieurs délégations étrangères à l'instar de l'Algérie, a connu une participation massive des Sahraouis venus, entre autres, des territoires occupés, en sus de ceux vivant dans les camps de réfugiés. Par la même occasion, un défilé militaire imposant, tout comme impressionnant, a également eu lieu, avec les différents régiments composants les unités de l'Armée de libération du peuple sahraoui. Il a, également, rappelé les circonstances de la proclamation de la RASD. Elles ont été extrêmement difficiles et complexes, a-t-il dit, ajoutant que durant cette période-là «il était question pour les Sahraouis de prendre la décision décisive et urgente tendant à faire face à un complot ourdi par les autorités coloniales espagnoles». S'en est suivi, a-t-il ajouté, le choix irréversible d'un projet devant aboutir à la création d'une entité nationale indépendante. Aujourd'hui, a-t-il affirmé, l'Etat sahraoui répond aux exigences et conditions d'adhésion dans les organisations internationales. «Et quarante ans après sa formation, voici que l'Etat sahraoui répond aux conditions d'adhésion dans les instances et les organisations internationale». Sur la persistance du Maroc à bloquer tout processus de discussions et de dialogues, Mohamed Abdelaziz estime que «le Roi du Maroc cherche aujourd'hui à imposer la logique de l'expansion, l'agressivité, l'arrogance, le mépris et le fait accompli à l'ensemble de la communauté internationale». Il a, par ailleurs, dénoncé l'attitude de certains pays dans leur soutien au Maroc. «Il est regrettable que l'on trouve des acteurs internationaux qui contribuent honteusement à encourager l'Etat marocain occupant à persister dans l'intransigeance et l'obstruction». Et de poursuivre : «Le monde peut en rester indifférent devant les pratiques coloniales dans ce 21e siècle de l'occupation militaire marocaine illégitime». Selon Mohamed Abdelaziz, il n'y plus lieu de se concerter et réfléchir quant à ce que le peuple sahraoui veut. «Il n'y a pas d'avenir pour les Sahraouis en dehors de leur patrie libre, indépendante et souveraine sur l'ensemble du territoire national», a-t-il déclaré dans ce sens. Le message est on ne peut plus clair, faut-il le dire. La direction du Front Polisario, qui a opté pour un combat diplomatique en allant vers les négociations, après le cessez-le-feu en 1991, sait aujourd'hui qu'il ne peut plus poursuivre à ce rythme. Et pour cause, la jeunesse sahraouie porte un regard nouveau. Et dernièrement, l'option du retour aux armes comme solution pour recouvrer à l'indépendance du Sahara occidental, face à l'échec des négociations, est un sujet qui est revenu sur la table. Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a souligné, vendredi dernier, le fait que «toute la communauté internationale, les Nations unies (ONU) et l'Union européenne (UE) y compris, ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur notre territoire». Il va de soit qu'à la fin, le Maroc ira vers le mur, a-t-il dit. «C'est pourquoi nous disons qu'il est bon temps que le Maroc saisisse l'occasion et revienne à la raison en acceptant d'appliquer avec nous ce qu'il a signé dument sous les auspices des Nations unies et de l'Union africaine». A savoir que durant le dernier congrès du Front Polisario, qui s'est tenu en décembre dernier dans le camp de Dakhla, les autorités sahraouies avaient lancé un message aux Nations unies. Dans ce message, l'ONU est mise devant le fait accompli. «Nous avons lancé un message aux Nations unies pour leur dire que s'ils n'avancent pas, le peuple sahraoui va avancer», a rappelé le ministre sahraoui des Affaires étrangères. La célébration du 40e anniversaire de la proclamation coïncide avec l'annonce de la venue, pour la première fois, dans la région du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Il y a quelques semaines, l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Christopher Ross, s'est rendu dans les camps. Cette visite entre dans le cadre de la préparation du rapport du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental. Durant de très longues années, rappelons-le, le royaume chérifien a travaillé dans les coulisses pour terrer la question sahraouie au niveau des instances internationales. Près d'une centaine de pays reconnaissent la République arabe sahraouie démocratique et noués des relations bilatérales. La proclamation de la RASD, il y a exactement quarante ans, à savoir le 27 février 1976, a freiné les ambitions expansionnistes du Maroc, dans les territoires sahraouis. Le Sahara occidental est considéré comme étant la dernière colonie du continent africain. Son territoire est inscrit, depuis 1996, sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU. M. B.