En dépit des efforts engagés par les pouvoirs publics à l'effet de promouvoir les exportations hors hydrocarbures, leur volume demeure toujours minime. Il représente à peine 5 % du volume global des exportations. Chose qui est inacceptable, selon M. Sellal lequel veut donner, aujourd'hui, une nouvelle impulsion à cette activité La promotion des exportations hors hydrocarbures constitue aujourd'hui un objectif de premier ordre de l'Etat. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal l'a encore une fois affirmé, lors de sa visite de travail dans la wilaya d'Annaba, mercredi dernier. Il s'agit donc d'une nouvelle orientation des pouvoirs publics, en cette conjoncture internationale marquée par la baisse drastique des prix du baril. Des efforts, faut-il le rappeler, ont été déjà déployés à l'effet de diversifier les produits destinés à l'exportation. On peut citer comme actions lancées en ce sens, le lancement d'un programme de mise à niveau du cadre juridique et institutionnel de l'économie algérienne, dans le but d'assurer les meilleures conditions de son intégration dans le processus de mondialisation et d'échange avec les marchés extérieurs, mais surtout d'accompagner les entreprises dans leurs engagements sur les marchés internationaux et de promouvoir ainsi les exportations hors hydrocarbures. Cependant, en dépit des efforts engagés, les objectifs assignés semblent loin d'être atteints. En témoigne le volume des exportations algériennes hors hydrocarbures qui demeure toujours minime. Il représente à peine 5% du volume global des exportations. Chose qui est inacceptable, selon M. Sellal, d'autant que les exportations algériennes hors hydrocarbures ne couvrent que 25% de la facture alimentaire. Pourquoi les exportations hors hydrocarbures peinent à décoller? Selon les observateurs de la scène économique nationale, les PME algériennes semblent être le maillon faible du processus de promotion des exportations hors hydrocarbures. La contre-performance des secteurs hors hydrocarbures sur le marché international est imputée, expliquent-ils, à la difficulté que rencontrent les PME pour gagner en compétitivité à l'international, mais également à la culture entrepreneuriale des chefs d'entreprises qui, à son tour, contraint les PME à se positionner sur le marché international. S'ajoute à cela, le faible nombre d'entreprises exportatrices (une centaine dont 40 seulement exportent de manière permanente). Un chiffre «insignifiant», jugent les experts, vu les performances des pays voisins et Européens. En France, à titre d'exemple, les entreprises exportatrices sont au nombre de 120 000 entreprises exportatrices. En Allemagne, ces PME exportatrices sont au nombre de 400 000 contre 200 000 en Italie. N'ayant pas atteint le stade de se développer à l'international, les entreprises devraient ainsi s'organiser sous forme de groupes ou de coopératives pour être compétitives à l'international, suggèrent les experts en la matière. Le développement des exportations hors hydrocarbures nécessite ainsi une démarche offensive à l'international de la part des entreprises et une capacité à s'adapter au nouveau contexte de mondialisation et à affronter leurs concurrents étrangers sur leurs propres marchés. Un défit qui, pour le relever, il importe de mettre en place des dispositifs d'accompagnements des PME à l'international, et ce, par la présence sur les marchés ciblés des structures d'appuis telles que des représentations bancaires et des compagnies d'assurances nationales. Il convient également de renforcer les instruments existants ((FSPE, Algex, Cagex, associations d'exportateurs) mais aussi de soutenir les entreprises ayant un potentiel avéré à l'export par une démarche individualisant les filières et les produits éligibles. Notons qu'il est prévu d'installer, prochainement, une cellule de suivi des exportations hors hydrocarbures au niveau du premier ministère. Entrant dans le cadre du dispositif de diversification de l'économie et des exportations, cette nouvelle structure sera mise en place après la transmission d'un rapport détaillé sur la situation des exportations hors hydrocarbures au Premier ministre. Cette cellule sera chargée d'examiner d'une manière approfondie, avec l'ensemble des secteurs concernés, les contraintes rencontrées par les exportateurs afin de mettre en place une stratégie nationale de promotion des exportations. Elle devra, ainsi, revoir l'ensemble du dispositif de promotion des exportations hors hydrocarbures et proposer de nouvelles mesures permettant de renforcer cette activité. Une cellule similaire a été déjà mise en place auprès du ministère du Commerce et se compose de représentants de ce département ministériel, de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), de la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). B. A.