Le Pr Djamal Eddine Nibouche, chef du service de cardiologie à l'hôpital Nafissa- Hamoud d'Alger (ex-Parnet) de Hussein Dey, a déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale que «le tabac est devenu une drogue très facile d'accès». Ce praticien tient à attirer l'attention sur le danger pernicieux que représente la consommation de ce produit, particulièrement pour la population juvénile, en raison de la facilité avec laquelle il peut être acquis auprès des buralistes. Le Pr Djamal Eddine Nibouche, chef du service de cardiologie à l'hôpital Nafissa- Hamoud d'Alger (ex-Parnet) de Hussein Dey, a déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale que «le tabac est devenu une drogue très facile d'accès». Ce praticien tient à attirer l'attention sur le danger pernicieux que représente la consommation de ce produit, particulièrement pour la population juvénile, en raison de la facilité avec laquelle il peut être acquis auprès des buralistes. Le tabac est un véritable problème de santé publique, affirme le Pr. Nibouche, qui signale que l'âge d'initiation au tabagisme est de 15 ans. Le tabagisme provoque 15 000 morts par an en Algérie, soit 45 décès par jour, et 30% des cancers. Le professeur Nibouche relève que 20% des jeunes fumeurs ont été répertoriés en milieu scolaire, appelant les pouvoirs publics à réprimer pénalement la vente de tabac aux mineurs. Il relève, aussi, que le tabagisme est en train de prendre de l'ampleur parmi les femmes. Il indique que «l'Algérie a vécue une transition épidémiologique. Nous sommes passés des maladies de la misère, à celles observées dans les pays développées où se sont étendues les maladies cardiovasculaires, le diabète ou l'hypertension, dont la cigarette représente l'une des principales causes». Il a ajouté dans ce sens que «les maladies cardiovasculaires sont des maladies silencieuses, malheureusement le cœur tue, et il n'avertit pas, d'où la nécessité d'un dépistage précoce». Concernant les actions menées par les autorités pour lutter contre ce phénomène il dira que «le ministère de la Santé a élaboré une stratégique nationale, multisectorielle, de lutte intégrée contre les facteurs de risques des maladies transmissibles», ajoutant que cette stratégie comprend également «l'élaboration d'un plan antitabac qui est en train d'être mis en œuvre. Ce plan a quatre objectifs, neuf actions et 31 mesures. Le premier objectif est de renforcer la législation antitabac, créer un environnement favorable pour réduire le tabagisme, offrir une aide au sevrage tabagique, mettre en place un système complet et permanent de surveillance du tabagisme». M. Nibouche a estimé que «l'interdiction de fumer dans les lieux publics ne suffit pas». D'autant plus que les dispositions réglementaires de lutte contre le tabagisme dans les lieux publics, notamment le décret exécutif fixant les lieux publics où il est interdit de fumer, demeurent méconnues par les citoyens, faute de vulgarisation et de sensibilisation. Selon lui la lutte antitabac «doit prendre en compte les aspects pluridisciplinaires dont le plus important réside dans l'éducation de la société». Pour M. Nibouche il existe «un problème de civisme au sein de la société et de respect d'autrui, vis-à-vis duquel aucun effort n'a encore été entrepris». Pour une meilleure lutte contre le tabagisme, le cardiologue plaide pour «un système d'application des textes rigoureux pour lutter contre le tabac». Le Pr Nibouche a appelé à la proclamation d'un Plan national antitabac, à l'exemple de celui institué pour mener la lutte contre le cancer. Il propose, en outre, la création de services de sevrage tabagique et la formation de médecins spécialisés en tabacologie qui seront chargés de les animer. A. K.