La grande acquisition infrastructurelle destinée à la culture fraichement concrétisée en Algérie, en 2015, demeure sans conteste la salle de spectacle le Zénith (Zouaghi) à Constantine. Un espace de 3 000 places, en plus de spacieux halls d'exposition, renfermant un capital non négligeable pour amorcer une dynamique culturelle pérenne, et offrant diverses alternatives pour la création. Un budget faramineux y a été consacré rien que pour cette réalisation, nécessitant un fonctionnement à plein temps pour rentabiliser l'investissement et entreprendre une nouvelle perspective artistico-culturelle. Des experts en la matière doivent être impliqués pour décider de la future gestion, en calquant les expériences ayant été payantes en d'autres contrées rompues à cet exercice. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, avait indiqué, lors de son dernier passage à Constantine, qu'une commission se charge actuellement de préparer le cadre juridique qui encadrera le fonctionnement de l'enceinte. Des concertations qui déboucheront sur un statut particulier qui régira le Zénith et lui permettra d'organiser des productions de grande envergure. On ne saura rien sur la composante en charge du dossier. S'agit-il d'administrateurs ou d'une cellule élargie aux différents acteurs et professionnels, de l'Onci, des directions de la culture. Le plus important est de réunir les potentialités nécessaires pouvant apporter leurs propres visions et mettre en place une stratégie qui serait adaptée aux espaces du genre. Mise sous la coupe de l'Office national de la culture et de l'information (Onci) depuis le démarrage de la manifestation «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015» (Ccca-2015), la salle devra connaitre, selon toute vraisemblance, son futur staff d'ici peu de temps. Certains cercles parlent du recours à un établissement privé de gérance chapeauté par la tutelle locale, ce qui permettrait de rentabiliser l'odéon, lequel, faudra-t-il le préciser, sera moins «productif» au lendemain de la clôture de Ccca-2015, le 19 avril prochain, qui a animé ce lieu une année durant, même si l'audience affichait des variations. Pour éviter que le vide ne s'empare de cet acquis unique en Algérie, des spécialistes soutiennent qu'«il est indispensable de dégager une équipe de professionnels apte à gérer cet espace pouvant générer des recettes importantes, créer un volume d'emplois non négligeable, avec des programmes culturels et artistiques tournant en boucle. En aucun cas ce joyau ne devrait servir occasionnellement. C'est une industrie culturelle qui doit y voir le jour au-delà de la clôture de la manifestation de Ccca-2015. Sinon, l'espace ne servirait qu'à des affiches ponctuelles, ce qui serait contradictoire à ce que les responsables de la culture avaient projeté au départ, quand le projet de réalisation du Zénith a été adopté». Mais le Zénith n'est qu'une infrastructure parmi d'autres espaces dont bénéficie Constantine. Le palais de la culture El Khalifa devra aussi se doter d'un règlement en vue de garantir les multiples affiches qui y sont programmées. Il fera certainement parler de lui ces prochaines semaines tant la convoitise de «reprise» est revendiquée en sourdine de partout. Un Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic) qui associe des professionnels reste, d'après certaines voix, une option appropriée pour peu que les faiseurs de l'action culturelle et évènementielle à l'échelle régionale y soient associés. Mais rien n'a filtré pour l'instant sur le statut juridique en élaboration. N. H.