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Algérie-UE : l'évaluation de l'incidence économique et commerciale engagée A la demande de la partie algérienne pour la révision d'un accord à sens unique
Dix ans depuis son entrée en vigueur, l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) ne donne pas les résultats escomptés au profit de la partie algérienne. Chiffres à l'appui fournis par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE n'ont pas dépassé les 12,3 milliards de dollars durant la période allant de 2005 à 2014, contre 195 milliards de dollars d'importations algériennes auprès de cette zone. Un grand déséquilibre qui interpelle les hauts responsables du pays sur la nécessité de revoir ces accords. Des informations ont circulé récemment sur une décision unilatérale de l'Algérie de suspendre cet accord, mais elles se sont avérées fausses. Les autorités algériennes ont vite fait de les démentir. C'était un malentendu ou une mauvaise interprétation de quelques parties, entend-on dire. De toutes les façons, ce ne pouvait être autrement du fait qu'une rupture soudaine de l'accord ne serait pas sans conséquences désastreuses sur le pays. L'accord ne profite aucunement à l'Algérie et il a été conclu dans des circonstances qui ne lui sont pas favorables, mais sa mise en cause de manière définitive serait lourde de conséquences, sachant que l'Union européenne est le premier partenaire de l'Algérie. Il n'empêche, faisant le constat d'échec, le gouvernement algérien a fait une demande officielle d'une évaluation du volet économique et commercial de l'accord. C'est un accord à sens unique en faveur de l'UE. L'Algérie a donc fait sa demande de manière officielle. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, était en visite dans le pays en septembre et a eu des échanges avec les responsables algériens sur la question. Une première réunion de travail entre les deux parties, toujours autour de cette question d'évaluation, a eu lieu en décembre à Bruxelles. Rendez-vous a été donné pour une deuxième rencontre, à Alger, le mois de mai prochain et une autre prévue pour le deuxième semestre 2016. Jeudi dernier, en réponse à une question de l'eurodéputé française, Tokia Saïfa, portant sur la révision de cet accord, Federica Mogherini, a assuré que «les objectifs de l'évaluation doivent encore être définis par les deux parties, mais il s'agirait d'évaluer l'incidence de l'accord aussi bien dans l'UE qu'en Algérie, notamment d'un point de vue économique et commercial». La même responsable poursuivra qu'il «pourrait être pertinent, aux fins de cette évaluation, de mener des études préalables concernant l'accord d'association et son incidence. Des études techniques complémentaires pourraient être réalisées conformément aux termes de référence définis par les deux parties dans le cadre de cet exercice». La demande algérienne est donc prise en considération et un processus de révision de cet accord, de manière à ce qu'il profite à l'Algérie autant qu'il profite à l'UE, est engagé. Ce serait peut être illusoire d'espérer arriver à un accord tout à fait équitable, mais au moins permettre à l'Algérie de tirer quelques profits, bien plus importants que ceux d'aujourd'hui. Ceux d'aujourd'hui qui sont carrément dérisoires. K. M.