La 10ème session du Conseil d'association, entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) s'ouvre, aujourd'hui, à Bruxelles, avec, à l'ordre du jour, l'état et les perspectives des relations bilatérales «de coopération et de partenariat» et l'examen des «voies et moyens», à même de «leur impulser une nouvelle dynamique, dans les différents domaines», selon le ministère des Affaires étrangères. Cette réunion annuelle, coprésidée du côté algérien par son chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, et du côté européen par sa chef de la diplomatie, Federica Mogherini, devrait permettre d'entériner le document final, portant les conclusions de l'évaluation conjointe de la mise en œuvre de l'Accord d'association et celui contenant les priorités conjointes de partenariat, définies, au titre de la Politique européenne de voisinage, rénovée, à laquelle l'Algérie a participé, activement, lors du processus de révision. En février dernier, cette évaluation de l'Accord d'association avait été évoquée par le directeur de la Coopération avec l'UE, auprès du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani qui a annoncé que le document y afférent sera validé «en mars prochain à Bruxelles». Ce dossier, au centre de tensions, entre Alger et Bruxelles, avait été, sévèrement, critiqué par les économistes algériens du fait du déséquilibre flagrant, dans la balance des échanges commerciaux, entre les deux parties. La raison en est simple, l'accord, signé en avril 2002, a fait de l'Europe le premier partenaire économique de l'Algérie, représentant plus de la moitié des échanges commerciaux. Pourtant, l'accord, en l'état actuel, est vu d'Alger comme étant à sens unique, au profit du partenaire européen. Le premier document qui fait référence, entre autres, à la bonne gouvernance, la démocratie, l'Etat de droit à la mobilité et la circulation des personnes, en passant par la coopération dans le domaine sécuritaire et énergétique, avait été adopté, il y a un mois, par le collège des Commissaires européens. Un document, selon les Algériens, qui acte cette révision de l'Accord «concernant les besoins de l'Algérie sur le plan économique». Censé être «basé sur la réciprocité des intérêts et sur les avantages, mutuellement partagés», le constat, dix ans après son entrée en vigueur, en 2005, ne laisse aucune place à une autre interprétation. La disparité dans le flux des échanges est flagrante, en dehors de la donne des hydrocarbures qui continuent de représenter 97 % des exportations algériennes vers l'UE. Sur dix ans, les exportations vers l'UE ,hors-hydrocarbures, ont représenté 12,3 milliards de dollars contre quelque 195 milliards de dollars d'importation. C'est dans ce contexte de tension que le gouvernement algérien a, officiellement, demandé, en octobre dernier, à Bruxelles «une évaluation du volet économique et commercial de l'Accord». En octobre 2015, Ramtane Lamamra, et lors d'un Conseil des ministres, avait considéré nécessaire de réévaluer les volets économique et commercial de l'Accord. Il avait, aussi, convenu que la chute de près de la moitié des revenus extérieurs du pays, du fait de la crise du marché pétrolier, «rend davantage nécessaire cette évaluation» déclarant que «dans ce partenariat, l'Algérie a donné plus qu'elle a reçu». Par ailleurs, le second document porte sur «un plan d'action spécifique, à chaque pays», élaboré sur la base des besoins exprimés par chacun des participants, à cet instrument, avait expliqué le ministre des Affaires étrangères, à l'issue d'une rencontre, à Bruxelles, avec le Commissaire européen, chargé de la Politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissements, Johannes Hahn. Selon Lamamra, ce plan d'action «correspond aux priorités nationales que l'Algérie a déterminées dans le cadre de la Politique européenne de voisinage». Trois conventions de financement par l'UE seront également signées, lors du Conseil d'association dont une pour un programme d'appui au développement des énergies renouvelables et promotion de l'efficacité énergétique en Algérie, d'un montant de 10 millions d'euros, une autre pour un programme de réforme des Finances publiques (10 millions d'euros) et une dernière pour un programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association (20 millions d'euros). Ramtane Lamamra et Federica Mogherini devraient , également, discuter de la situation régionale, en Libye, au Mali et au Sahel. Ils échangeront, aussi, sur des questions d'ordre sécuritaire. Quant à la part de l'Algérie, dans la cadre de la programmation budgétaire européenne, Lamamra n'a pas caché son souhait de la voir revue à la hausse. Rappelons que l'Algérie n'a bénéficié que de 120 à 148 millions d'euros, dans ce cadre-là, pour la session 2014/2017, contre 890 millions pour le Maroc et 246 millions pour la Tunisie.