Les négociations de paix inter-syriennes à Genève vont «sans doute» se poursuivre jusqu'à mercredi, a annoncé l'ONU, sur fond d'inquiétude quant à l'avenir de ces négociations. Les négociations de paix inter-syriennes à Genève vont «sans doute» se poursuivre jusqu'à mercredi, a annoncé l'ONU, sur fond d'inquiétude quant à l'avenir de ces négociations. «Je suis très inquiet concernant la cessation des hostilités qui s'effiloche» et je me demande «si elle est durable», a estimé le président américain, Barack Obama, lors d'une conférence de presse commune vendredi à Londres avec le Premier ministre britannique, David Cameron. «Si la cessation des hostilités tombe en morceaux, nous allons essayer à nouveau de tout faire pour la remettre en vigueur», a-t-il déclaré. S'exprimant au même moment devant les médias au Palais des Nations à Genève, où se tiennent les pourparlers de paix, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a estimé que «la cessation des hostilités est toujours en vigueur, mais elle est en grand danger si nous n'agissons pas rapidement». «Nous avons certainement besoin en urgence d'une nouvelle réunion ministérielle du Giss (Groupe international de soutien à la Syrie composé de 17 pays et co-présidé par la Russie et les Etats-Unis, ndlr) en raison du niveau de danger», a-t-il ajouté. D'un autre côté le fameux Observatoire syrien des droits de l'Homme, une ONG basé à Londres, a affirmé que des raids sont menés par l'aviation syrienne qui tente depuis plusieurs semaines de récupérer les territoires tombés entre les mains des groupes armés. Ce deuxième round de négociations a débuté le 13 avril, mais l'opposition syrienne, représentée par le Haut comité des négociations (HCN) a suspendu lundi sa participation «formelle» aux pourparlers pour protester contre la «détérioration» de la situation sur le terrain. Le porte-parole du HCN - qui rassemble des représentants politiques et des groupes armés - a déclaré que les chefs de la délégation pourraient revenir à Genève si des «progrès majeurs et sérieux» étaient constatés «dans les tout prochains jours» sur le plan de l'aide humanitaire, des prisonniers et du cessez-le-feu en Syrie. Le HCN a par ailleurs annoncé avoir eu une réunion vendredi à Genève avec l'ONU sur la question des détenus et a estimé aussi que la trêve «est en danger». De Mistura a assuré que les négociations allaient se poursuivre «sans doute» jusqu'à mercredi, «sous tous les plans, formels, informels, techniques, ici à l'ONU, ou dans les hôtels». A l'issue de ce troisième round de négociations, De Mistura s'est engagé à faire à nouveau le point sur la situation et les éventuels progrès dans la difficile question du gouvernement de transition, qui oppose les opposants et le gouvernement. «Il y a un changement par rapport aux autres rounds : les parties présentes parlent toutes du même sujet, la transition politique», a ajouté De Mistura, ajoutant qu'il aura un entretien lundi avec le chef de la délégation du gouvernement syrien. Le HCN exige le départ du président Assad avant la mise en place d'un «organe gouvernemental de transition». Damas considère que l'avenir du président Assad n'est pas négociable à l'étranger. R. I.