Son Excellence l'ambassadeur de la République islamique d'Iran, M. Hossein Abdi Abyaneh, a donné hier une conférence de presse au siège de l'ambassade à l'occasion du trentième anniversaire de la naissance de la révolution islamique. «Certains Occidentaux ont été choqués d'être témoins d'un satellite lancé par l'Iran.» «C'est grâce à la révolution de 1979 que l'Iran est devenu lanceur de satellite», dira-t-il. Selon lui, l'exploit représente une fierté pour le monde musulman. «La foi est le secret de la victoire de la révolution», expliquera M. Abyaneh. Il notera que la révolution algérienne reste un exemple pour les Iraniens et pour les peuples opprimés qui ont décidé de prendre leur destin en main. «L'Algérie a une grande valeur pour nous les Iraniens.» Evoquant les relations entre l'Algérie et l'Iran, il dira que la coopération reste exemplaire. Le partenariat entre les deux pays reste basé sur le potentiel économique et le climat d'échange et la prochaine ouverture de la ligne Alger-Téhéran en sera l'accomplissement. Pour les Iraniens, le voyage historique de Bouteflika à Téhéran était un événement important. «C'était une nouvelle page entre les deux pays.» Pour l'ambassadeur, il n'y a aucune limite aux relations privilégiées entre l'Algérie et l'Iran. La commission mixte est de haut niveau, il y a eu plusieurs délégations ministérielles entre les deux pays, lesquels ont décidé d'installer trois usines de fabrication de véhicules iraniens en Algérie. L'ambassadeur a évoqué un certain nombre de dossiers internationaux dans lesquels son pays est engagé. Pour l'Afghanistan, l'Iran a répondu positivement à l'appel des Etats-Unis pour une collaboration dans le sens de la paix. «On a collaboré à hauteur de 500 millions de dollars» pour construire l'Afghanistan, «nous étions parmi les rares pays à avoir respecté ses engagements», dira-t-il. En revanche, les Occidentaux n'ont rien fait et la production d'opium a augmenté. Une rivière entre l'Afghanistan et l'Iran a même été déviée pour irriguer les champs d'opium. «Tout cela sous le contrôle américain», dira-t-il. M. Abyaneh est revenu longuement sur la guerre de Ghaza et s'est désolé que certains dirigeants arabes aient cautionné le massacre «sous le prétexte de supprimer le Hamas». La guerre de Ghaza était un complot : après 18 mois de blocus dans l'objectif d'épuiser toutes les réserves, ils sont passés au massacre. «Mais, décidément, les sionistes ont refait la même erreur de l'été 2006 au Liban», opinera l'ambassadeur. On a accusé l'Iran d'être derrière le Hezbollah parce qu'il était chiite. Mais, cette fois-ci, même si le Hamas fait partie des Frères musulmans sunnites on accuse toujours l'Iran. Ainsi, pour M. Abyaneh, «le Hamas, avec sa foi, a donné une grande leçon aux sionistes et à certains dirigeants arabes». Israël, avec ses F16, a été humilié par un petit groupe de résistants. Après la tragédie de Ghaza «les dirigeants sionistes doivent être jugés comme des criminels de guerre», dira-t-il. M. Abyaneh a félicité le président Bouteflika pour sa participation aux deux sommets (Doha et Koweït) durant la crise malgré les pressions intenables sur les Etats arabes. Abordant l'élection présidentielle iranienne prévue en juin prochain, il dira que l'événement sera le trentième scrutin en trente années depuis la révolution. «Selon les normes occidentales, nous sommes une grande démocratie», soulignera-t-il. «Le monde va être témoin d'une élection exemplaire» et remarquera «l'attachement des Iraniens à leur révolution». Concernant les difficiles relations irano-américaines, il dira que son pays attend que les promesses de Barack Obama pour le changement soient réalisées. «C'est bien de fermer Guantanamo, mais il faudrait mieux changer la politique de Guantanamo», dira-il. Et de fustiger l'embargo touchant son pays, en vigueur depuis 29 ans. «L'Iran a prouvé qu'il n'est pas le perdant», dira M. Abyaneh. M. B.