"Le dossier relatif au projet de création d'une usine de montage et ensuite la fabrication de véhicules iraniens en Algérie a été déposé auprès du gouvernement. Il sera examiné après l'élection présidentielle". C'est du moins ce qu'a indiqué l'ambassadeur de la République islamique d'Iran en Algérie, Son Excellence le docteur Hossein Abdi Abyaneh, lors d'une rencontre avec la presse, tenue, hier, à Alger. En effet, le diplomate a précisé que l'accord inhérent à l'installation d'une usine de montage et par suite la fabrication de voitures iraniennes en Algérie a été paraphé au cours de la dernière visite à Téhéran du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar. L'accord en question, dira le docteur Hossein Abdi Abyaneh, "porte sur l'installation d'une usine de fabrication de trois sortes de voiture. Un projet d'une telle envergure nécessite beaucoup de temps pour se concrétiser, mais selon les dernières informations, le dossier a été récemment déposé par M. Abdelhamid Temmar auprès du gouvernement lequel va trancher sur cette question après l'élection présidentielle". Interrogé sur les raisons du retard accusé concernant l'ouverture de la ligne aériennes reliant Alger à Téhéran (Iran), annoncée l'année écoulée, l'ambassadeur a tenu à signaler qu'"une telle initiative doit avoir une médiatisation intense en vue de préparer un climat favorable pour la réussite de celle-ci, à l'instar de la ligne Alger Pékin. Car avant l'ouverture d'une quelconque ligne aérienne, il est nécessaire qu'il y ait en premier lieu des voyageurs". Abordant le projet d'ouverture à Alger d'une banque iranienne de développement des exportations, l'ambassadeur a indiqué que toutes les entraves relatives à la concrétisation de ce projet sont actuellement levées. Le dossier demeure toujours à l'étude. Suite à une question concernant les possibilités de mettre en place une coopération algéro-iranienne portant sur le développement de l'énergie nucléaire, M. Hossein Abdi Abyaneh a indiqué que "si le gouvernement algérien sollicite notre savoir-faire, conformément aux règlements de l'Agence internationale de l'énergie atomique, nous serons entièrement à sa disposition". A noter que la consolidation des relations algéro-iraniennes, notamment en ce qui concerne le volet économique, a été le fruit de la coprésidence par les deux chefs d'Etat de la conférence internationale sur la promotion du dialogue entre les civilisations, organisée à Paris le 5 avril 2005 sous l'égide de l'Unesco. Depuis cette rencontre, la Commission mixte, créée dans le sens de promouvoir la coopération économique, a donné naissance à de nombreux projets bilatéraux. Dans le même contexte, le diplomate a souhaité hisser davantage le niveau des relations entre les deux pays. Pour ce qui est du volet politique, le conférencier s'est focalisé sur la question palestinienne, notamment, l'embargo imposé sur Ghaza et par la suite, le dernier assaut militaire contre cette région. M. Hossein Abdi Abyaneh a déploré et jugé honteux que ce soit certains pays arabes qui ont sollicité cette guerre, sous prétexte de combattre le Hamas. "Afin de justifier sa défaite, l'Etat sioniste a voulu influencer l'opinion publique de sorte que le Hamas a été épaulé dans sa riposte par l'Iran. C'est complètement erroné", a-t-il signalé. Interrogé sur le changement qui pourrait être prôné par la nouvelle administration américain, l'Ambassadeur a indiqué que "le slogan de Barack Obama durant sa campagne électorale c'est bien le Changement. J'espère qu'il va changer sa politique étrangère par rapport au président sortant. J'espère qu'Obama va changer rapidement cette politique. La fermeture de la prison de Guantanamo, n'a pas de sens si les Etats-Unis continuent sa politique vis-à-vis du monde musulman". L'ambassadeur Abdi Abyanah a souligné que les "progrès scientifiques" de son pays sont dus à "l'embargo" imposé par l'Occident, principalement les Etats-Unis, depuis l'arrivée de la Révolution islamique en février 1979. Il a cité les résultats obtenus dans les domaines de l'énergie nucléaire, de la médecine et dans le volet spatial. "Nos recherches nucléaires se font sous la surveillance, 24h sur 24, des caméras de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Personne ne peut nous empêcher de poursuivre notre programme. L'Iran ne cédera jamais", a-t-il dit. H. M.