L'Irak est en proie à une grave crise politique depuis des semaines, de nombreux partis s'opposant aux plans du Premier ministre de mettre en place un gouvernement de technocrates par peur de perdre certains de leurs privilèges. Excédés, des milliers d'Irakiens ont organisé des sit-in et des manifestations depuis des semaines qui ont culminé avec l'invasion du Parlement. Des milliers de manifestants se trouvent toujours dans la Zone verte ultrasécurisée de Baghdad après y avoir occupé la veille le Parlement durant plusieurs heures, tandis que le Premier ministre Haider Al-Abadi appelait à punir les fauteurs de troubles. Samedi, les manifestants avaient pris d'assaut cette zone où siègent de nombreuses institutions du pays et des ambassades étrangères, pour dénoncer l'inaction du Parlement et réclamer un nouveau gouvernement capable d'appliquer des réformes anticorruption. L'Irak est en proie à une grave crise politique depuis des semaines, de nombreux partis s'opposant aux plans du Premier ministre de mettre en place un gouvernement de technocrates par peur de perdre certains de leurs privilèges. Excédés, des milliers d'Irakiens ont organisé des sit-in et des manifestations depuis des semaines qui ont culminé avec l'invasion du Parlement. Après ces incidents Abadi a ordonné que les fauteurs de troubles soient traduits en justice, mais les forces de sécurité restaient à l'écart des manifestants dans la Zone verte. Nombre de protestataires sont des partisans de l'influent dignitaire Moqtada Sadr, dont les hommes se sont déployés aux alentours du Parlement. Sadr met depuis plusieurs semaines la pression sur Abadi, qui peine à faire approuver par le Parlement une équipe gouvernementale composée de technocrates. Mardi, les députés avaient approuvé une partie des candidats technocrates proposés lors d'une séance houleuse qui a vu des parlementaires jeter des bouteilles en direction du Premier ministre. La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a condamné l'assaut du Parlement, mettant en garde contre une nouvelle déstabilisation du pays qui connaît des difficultés économiques liées à l'impact de la chute des prix du pétrole. Cette crise est également suivie avec inquiétude par les Etats-Unis qui estiment que la seule bataille qui mérite d'être menées est celle contre la nébuleuse Daech. Sur le terrain la situation, reste toujours dramatique. Au moins 33 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées dans un double attentat à la voiture piégée dans la ville de Samawa dans le sud du pays. Les deux explosions, qui n'ont pas été revendiquées, ont frappé simultanément le centre de la cité, alors que les régions du sud du pays sont généralement épargnées par les attentats. Samawa située à 230 km au sud de Baghdad est la capitale de la province de Mouthanna frontalière de l'Arabie Saoudite, et se trouve au cœur d'une région peuplée majoritairement de chiites. Samedi, une voiture piégée a explosé près de Baghdad, visant une procession chiite. L'attaque qui a fait au moins 23 morts a été revendiquée par le groupe Daech. Ce dernier contrôle toujours de larges pans de territoire irakien à l'ouest et au nord de Baghdad, mais perd du terrain face à l'avancée des forces irakiennes. R. I.