L'introduction des matières artistiques dans les programmes scolaires peine à délivrer son réel impact sur la scolarité, si ce n'est des séances à caractères «distractives» et compensatoires que pédagogiques. Les élèves en font un tremplin pour ajuster leur moyenne trimestrielle dès lors que l'engouement reste minime au sein même des directions. L'introduction des matières artistiques dans les programmes scolaires peine à délivrer son réel impact sur la scolarité, si ce n'est des séances à caractères «distractives» et compensatoires que pédagogiques. Les élèves en font un tremplin pour ajuster leur moyenne trimestrielle dès lors que l'engouement reste minime au sein même des directions. Ce qui confère un enseignement plat loin de toute projection. Et les élèves ne s'en donnent pas à cœur joie. Le ministère de l'Education nationale, sous le règne de Nouria Benghebrit, qui continue à insuffler du neuf dans les programmes afin de conforter une refonte scolaire bâtant de l'aile depuis deux décennies, devra accorder les violons des programmes dispensés dans les écoles nationales. Du seul fait que des nuances sont perceptibles dans les cours. «L'enseignant nous initie à l'histoire des instruments, au solfège, aux styles musicaux du terroir», nous confiera une collégienne en première année. «Mon cahier est scindé en quatre parties», précisera-t-elle. D'autres élèves avouent prendre à la légère cette matière dite «facultative» pour la simple raison de son bas coefficient. Du moins les plus studieux et férus des arts l'exploitent pour gonfler leur décompte final. «Le volume horaire consacré aux matières artistiques n'est pas reluisant. C'est peu et décourageant à la fois. Cela ne permet pas vraiment à l'élève d'apprendre correctement la discipline dont l'étendue est plus qu'enrichissante et stimulante», jugent quelques observateurs. «L'apport de l'enseignement artistique doit être prodigué comme étant une matière imposante. Le rôle des instituteurs n'est pas fortuit. Ils doivent transmettre émotion, passion… aux élèves qui s'y imprègnent. Ce n'est pas le cas», ajouteront-ils. Plus grave, la passion reste presque mot vain chez quelques instituteurs qui en font juste un titre s'apparentant à une fonction rémunératrice, faute de place ou d'orientation dans les divers cycles de formations. La nuance de l'apprentissage des arts à l'école a provoqué de multiples concertations entre les concernés ministère de l'éducation, et dernièrement avec celui de la culture en vue de déboucher sur une feuille de route bénéfique sur le développement de l'acuité artistique chez les enfants scolarisés. Les conformités restent embryonnaires en raison de la faible implication des parties concernées. Et les parents d'élèves dissuadent indirectement leurs enfants, parfois dotés de don, à puiser profondément dans le domaine. Pour la simple raison que les cours de soutien dans les matières dites essentielles prédominent le cursus et chassent l'accessoire, à leurs yeux, l'éducation artistique, qui pourtant détient sa place dans les examens de fin de cycles (primaire et moyen). La prise au sérieux du dessin, de la musique, du théâtre… dans les établissements scolaires devra passer par une sensibilisation accrue au sein de toutes les parties intervenantes. Et l'implication et le dévouement sont réels : directeurs, instructeurs, élèves, associations… Sinon la matière continue de diffuser des bribes sans grandes perspectives. Pour ce faire, la tutelle, qui jusqu'ici a apporté de multiples métamorphoses, est appelée à revoir la stratégie d'enseignement de cette discipline afin de la rendre plus imposante, au-delà de sa faible tonalité dans le décompte final. N. H.