Le limogeage de Nouaïmi intervient quelques jours après l'annonce d'un ambitieux programme, «Vision à l'horizon 2030», qui placerait le royaume dans la phase de l'après pétrole. Le remaniement ministériel opéré samedi par le roi Salmane témoigne des nouvelles priorités du royaume et contient la touche de Mohamed Ben Salmane l'ambitieux vice-prince héritier Le roi Salmane d'Arabie Saoudite a procédé à un large remaniement ministériel, marqué par le limogeage du puissant ministre du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, qui pendant deux décennies a pesé sur la politique de l'Opep. Le limogeage de Nouaïmi intervient quelques jours après l'annonce d'un ambitieux programme, «Vision à l'horizon 2030», qui placerait le royaume dans la phase de l'après pétrole. Par deux décrets du roi, cette figure du monde du pétrole a été destituée et son département transformé en un ministère de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières, confié à Khaled Al-Faleh, ministre de la Santé dans le gouvernement sortant. Al-Faleh, qui était à la tête du ministère de la Santé était également le patron du géant pétrolier Aramco depuis 2009. Aramco que les autorités ont décidé d'introduire en bourse dans le cadre de leur programme de développement. Le Roi a également dissout le ministère de l'Electricité et de l'Eau alors que la réduction des subventions de l'Etat sur ces deux services publics avait suscité la controverse dans le royaume, engagé dans une politique d'austérité. Des membres du gouvernement ont été écartés et d'autres ont changé de portefeuille alors qu'un nouveau gouverneur de la Banque centrale, Ahmed Al-Khalifi, a été nommé, en vertu d'une série de décrets promulgués par le roi. Un ministère du Commerce et de l'Investissement a été créé et les ministères du Travail et des Affaires sociales ont fusionné en un seul département. Le limogeage de Nouaïmi, en poste depuis 1995, intervient alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, semble vouloir entamer des changements profonds. «Ali al-Nouaïmi reste l'homme le plus puissant au monde dans le domaine pétrolier», avait écrit le magazine américain Forbes en 2014, le classant au 50e rang des personnalités les plus puissantes de la planète. Nouaïmi avait conservé son poste depuis 1995 survivant aux deux remaniements ministériels majeurs opérés par le roi Salmane depuis son accession au trône en janvier 2015. L'Arabie Saoudite semble vivre une phase de mutation particulièrement intéressante à suivre. Le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) a annoncé le 25 avril l'intention de son pays de vendre en bourse une partie d'Aramco et de se doter d'un fonds souverain de 2 000 milliards de dollars, le plus grand du monde. Le plan, présenté comme «une feuille de route» pour le développement du royaume durant les 15 prochaines années, est destiné à diversifier l'économie saoudienne qui dépend à plus de 70% du pétrole. MBS est considéré aujourd'hui comme l'homme fort du royaume et ayant des ambitions de succéder à son père alors qu'il n'est que second dans l'ordre de succession derrière Mohamed ben Nayef le ministre de l'intérieur. M. B./Agences