Il s'agit du deuxième attentat de l'EI contre les forces du gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi en moins de dix jours Un attentat-suicide revendiqué par l'organisation terroriste Etat islamique (EI) a fait au moins 41 morts et une soixantaine de blessés, hier à Aden, la grande ville du sud du Yémen régulièrement visée par des attaques terroristes, dans un centre de recrutement de l'armée, ont indiqué des sources médicales et sécuritaires citées par les agences de presse. L'attentat a ciblé des recrues qui attendaient d'être reçues. «Un individu a fait détoner sa ceinture d'explosifs parmi des dizaines de jeunes recrues rassemblées à Khor Maksar, un quartier de Aden», a indiqué un haut officier de l'armée, le général Abdallah Soubeihi. L'attentat s'est produit à proximité d'un bureau de recrutement de l'armée situé près de la résidence d'un commandant de la base militaire Badr, a-t-il précisé. «Peu après, une forte explosion a secoué la base militaire Badr», a ajouté l'officier, indiquant que la déflagration avait été provoquée par un engin explosif. Toutefois, il n'a pas été en mesure de préciser les circonstances ou le bilan de cette explosion, survenue à l'intérieur de la base. Dans un communiqué diffusé par les réseaux sociaux, l'EI revendique l'acte criminel et déclare que l'attaque visait «les apostats de l'armée yéménite». L'organisation terroriste a précisé qu'un de ses kamikazes, identifié comme Abou Ali al-Adeni, avait actionné sa ceinture d'explosifs parmi des recrues de «l'armée des apostats», rassemblées près de la résidence du commandant de la base militaire Badr à Khor Maksar, «faisant plus de 30 morts et des dizaines de blessés». Peu après, «la détonation d'un engin explosif à l'entrée de la base Badr a fait des morts et des blessés», ajoute le communiqué de l'EI. Il s'agit du deuxième attentat de l'EI contre les forces du gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi en moins de dix jours. Le 15 mai dernier, le groupe terroriste avait revendiqué l'attentat-suicide qui avait visé des dizaines de jeunes recrues de la police à Moukalla, chef-lieu du Hadramout (sud-est), faisant 41 morts et plus de 50 blessés. La ville côtière d'Aden sert de capitale provisoire au gouvernement yéménite du président Mansour Hadi, qui, appuyé par une coalition mise en place par l'Arabie Saoudite, est en guerre contre les rebelles chiites houthis alliés aux partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, depuis plus d'un an. Sanaa, la capitale, a été prise par les houthis en septembre 2014. Aden est le théâtre d'attaques armées récurrentes, revendiquées ou attribuées à des groupes terroristes, très actifs dans le sud et le sud-est du Yémen. Le chaos qui règne au Yémen, sur la ligne d'affrontement entre les sunnites et les chiites, a ouvert la voie à l'implantation d'Al Qaïda dans la péninsule arabique dans le sud et l'est du pays mais aussi l'EI qui s'y est installé. Les terroristes ont profité de cette guerre fratricide pour intensifier leurs actions dans ces régions. R. I./agences