De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier matin, vers 10 heures, près d'une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le siège de la wilaya de Annaba pour protester contre la fermeture des marchés hebdomadaires de Sidi Amar et d'El Hadjar 2, localités situées à une dizaine de kilomètres du chef-lieu Annaba. Les protestataires comptent ainsi faire entendre leur voix pour demander aux autorités de trouver une solution en attendant l'affectation de nouveaux espaces censés abriter les nouveaux marchés. «Le chef de daïra et le maire nous ont dit que c'est une décision qui émane de la wilaya, déclare un vieux marchand ; en revanche, à la wilaya on soutient que c'est le maire qui a pris cette décision et que cela relève de ses prérogatives et entre les deux, nous ne savons plus à qui nous adresser. On attend ici dans l'espoir d'être reçus par le wali pour lui demander de régler cette situation.» Un autre, visiblement en colère, nous lancera que «ces marchés existent depuis plus d'un quart de siècle et personne ne pourra dire que ce sont des marchés illicites ou non réglementaires ; ce sont des marchés qui sont loués à des particuliers et nous payons chaque semaine les droits. Si, comme on le dit ce sont des marchés sauvages comment est-ce qu'on peut les louer ? C'est le pain de nos enfants qui nous est enlevé, nous ne savons faire que ça et nous espérons que les autorités reviennent sur leur décision pour nous permettre d'exercer notre activité.» La direction de la concurrence, du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes est intervenue récemment pour réguler les marchés illicites localisés dans différents quartiers et communes de la wilaya. Certains ont été déjà fermés, d'autres le seront bientôt. Apparemment, ces décisions sont irrévocables. «Il s'agit pour nous d'en finir avec ce désordre qui caractérise ces marchés arriver à une maîtrise de la situation. C'est une question d'hygiène et de santé publique ; ce désordre n'est pas pour nous faciliter la tâche», nous confie un contrôleur rencontré sur les lieux. Selon nos informations, 7 nouveaux marchés pour une valeur de 70 millions de dinars seront bientôt réalisés. Sur le trottoir faisant face au siège de la wilaya, c'est un autre attroupement qui a lieu ; il s'agit de jeunes universitaires et de techniciens supérieurs émargeant au pré-emploi, venus manifester leur colère parce que leur contrat n'a pas été renouvelé. Ils sont plus de 60 jeunes, des filles pour la plupart, qui réclament que leurs représentantes soient reçues par le wali. L'une de ces dernières nous a appris que le chef de cabinet les a informés que le directeur de l'emploi de la wilaya sera reçu par le wali samedi prochain et qu'à l'issue de cette rencontre, il y aura peut-être du nouveau. L'une des manifestantes nous a fait savoir qu'elle a bénéficié d'un contrat dans le cadre du pré-emploi mais que celui-ci est arrivé à expiration. «S'il n'y a plus de possibilité de le renouveler, qu'on nous confie des postes de vacataires ! Nous avons suivi des études supérieures et nous voulons qu'on nous donne notre chance, on est prêtes à travailler et à prouver nos compétences.» Des policiers en uniforme et en civil ont été envoyés sur place pour veiller à ce qu'il n'y ait aucun débordement. Apparemment, les protestataires ne sont venus que pour demander à ce que leurs problèmes soient pris en charge.