Ils exigent le recrutement au sein d'Ispat. Après une accalmie de quelques jours, les émeutes ont repris de plus belle dans la commune de Sidi Amar, dans la daïra d'El-Hadjar (Annaba). Hier, dans la matinée, et après l'expiration de l'ultimatum accordé aux responsables locaux par les jeunes de Sidi Amar pour accéder à leur revendication, à savoir le recrutement au sein d'Ispat, de violentes émeutes ont éclaté principalement aux alentours du siège de l'APC. Ainsi, des dizaines de manifestants, à majorité des jeunes mécontents de la décision d'Ispat de faire recruter seulement une partie des demandeurs d'emploi de la commune de Sidi Amar, comme première phase, ont investi les rues de la ville, dès la sortie de leurs représentants qui étaient en pourparlers au siège de la commune avec les autorités locales. Une fois la ville complètement isolée du reste de la wilaya à l'aide de barricades et de pneus en feu, les émeutiers ont réussi à faire sortir les fonctionnaires de la mairie de Sidi Amar et ont assiégé le siège de la commune, et ce, malgré la présence des éléments de la brigade antiémeutes, dépêchés en force sur les lieux des manifestations. Ces derniers ont, après plusieurs heures de lutte, réussi à rétablir l'ordre. Les émeutiers,qui ont rencontré les autorités locales (chef de daïra, le représentant de la wilaya et de la direction de l'emploi), ont surtout exigé le départ du maire de Sidi Amar, qui fait l'objet, depuis un certain temps, d'une enquête judiciaire sur la gestion, à la demande de l'administration. Les jeunes lui reprochent, entre autres, d'avoir procédé à des “recrutements sélectifs”. Par ailleurs, et selon des manifestants, ces derniers auraient constitué un comité, avec pour mission d'intenter une action en justice auprès du procureur de la République d'El-Hadjar, pour faire toute la lumière et situer les responsabilités dans le décès du jeune Menasria Mohamed Lamine, âgé de 11 ans, mort, la semaine écoulée, lors des précédentes manifestations qui ont secoué cette commune ouvrière. Pour sa part, le syndicat d'Ispat, lequel a été également ciblé par des manifestants, a, dans un communiqué rendu public, déclaré que “ces événements ont été orchestrés par des forces occultes dans le but de déstabiliser le complexe d'El-Hadjar et avec lui la compromission du partenariat algéro-indien”. B. B.