Photo : Riad Par Karima Mokrani Une ambiance plutôt morose dans les établissements du secondaire à Alger, dimanche et hier, les deux jours du mouvement de grève initié par le Conseil des lycées d'Algérie (CLA). La voix retentissante qui drainait les foules en pareille circonstance s'est éteinte un certain 15 décembre 2007 et la relève, aujourd'hui, ne semble pas chose facile. Non pas que les militants du CLA, les véritables compagnons de lutte de feu Redouane Osmane, manquent d'engagement ; au contraire, le noyau central de l'organisation autonome semble être solidaire et bien décidé. En fait, si l'on croit les dires de certains militants, le problème réside dans les tentatives de parties occultes de «phagocyter» le mouvement. Des tentatives de déstabilisation qui vont en croissant, se renouvelant après tout échec pour briser le moral des troupes. Selon les syndicalistes, ces manœuvres visent toutes les organisations de poids, considérées comme une menace pour les pouvoirs publics et le CLA ne fait pas exception, même amputé de son fer de lance. Ainsi, la veille de la grève, des rumeurs ont circulé dans les établissements du secondaire à Alger, faisant croire que le mouvement a été annulé à la dernière minute sur décision du CLA. Les appels à la grève ont finalement cédé la place à d'autres qui soutiennent le contraire mais pas seulement ! «Nous sentons une volonté de casser le CLA», affirme une enseignante du lycée Omar El Khettab, outrée par la circulation d'autres «médisances» sur la mort de l'organisation autonome. «Ils disent que le CLA est mort avec Redouane Osmane… Non ! Ce n'est pas vrai ! Le CLA n'est pas mort et il ne mourra pas. Nous continuerons notre résistance jusqu'à la satisfaction de nos revendications», soutient-elle, confortée dans ses déclarations par ses collègues du même établissement et ceux d'autres lycées. Prenant conscience du danger, des enseignants ont tourné le dos aux rumeurs, mais d'autres ont cédé à l'agitation. Certains ont décidé de dénoncer «ces ennemis de la résistance» même en n'étant pas affiliés ni même sympathisants du CLA, mais d'autres se sont retirés carrément du combat syndical, jugeant les temps défavorables. Ainsi, la grève à laquelle a appelé le CLA a eu lieu à Alger mais pas avec les taux qu'on lui connaissait du temps du défunt Redouane Osmane. Cependant, l'organisation autonome continue de militer pour ses revendications, les trois qui sont l'essence même de la création du CLA en 2003 : l'augmentation des salaires avec un point indiciaire fixé aujourd'hui à 165 DA, la révision du statut particulier et enfin la retraite après 25 années de service. Ce dernier point, considéré comme très important par les enseignants, tarde à être mis sur la table des discussions. Pis, les pouvoirs publics semblent opter pour le rallongement de l'âge de la retraite, pas pour sa diminution, constatent les enseignants du CLA.