L'Armée algérienne est toujours au four terroriste et au moulin sécuritaire. En témoignent régulièrement les bilans victorieux de la lutte antiterroriste publiés régulièrement sur le site du ministère de la Défense. On y retient surtout que le terrorisme est du genre résiduel mais tenace. Cet engagement de tous les instants et à travers tout le territoire national, notamment aux vastes frontières Est et Sud du pays, rend l'ANP plus populaire encore et renforce davantage sa côte d'amour auprès des Algériens. L'ANP, c'est évidemment l'Armée nationale populaire. Dans cet acronyme, la troisième lettre est un adjectif qui lui convient bien. Sa popularité est révélée par ailleurs à chaque fois qu'un drame vienne l'endeuiller. Comme en mai dernier, à la faveur du crash d'un hélicoptère de transport moderne, un MI-171. S'en est suivi la mort de valeureux officiers en mission liée à la sécurisation des frontières et à la sanctuarisation du territoire. Ce fut aussi le cas en 2015 lors de l'assassinat de plusieurs militaires par un groupe terroriste dans la région d'Aïn Defla. La mort tragique de tous ces vaillants soldats avait provoqué alors une grande vague de sympathie et d'empathie dans le pays, en particulier sur les réseaux sociaux. Manifestations de solidarité qui en disent long sur l'indice de popularité de l'ANP au sein de l'opinion publique. Le lien qu'elle a gardé avec le peuple, notamment à travers le service national, en est l'explication essentielle. Mais il n'y a pas que cela. C'est que l'ANP conserve une excellente image dans le pays, que ne ternissent pas les comportements individuels négatifs, notamment les actes de corruption. Cette image renvoie surtout l'idée d'une armée qui se professionnalise de plus en plus. L'ANP poursuit en effet depuis plus de vingt ans sa discrète modernisation. Processus déterminé par l'engagement à faire face à tout type de menace. A l'intérieur du territoire et le long des frontières avec sept pays. Ce qui fait qu'elle soit désormais capable de poursuivre son élan de modernisation amorcé en 1990, poursuivi par Liamine Zeroual et accéléré, de nette manière, depuis 1999. Son engagement massif aux frontières et son souci de sanctuariser le territoire national ne l'ont pas empêchée de poursuivre la mise à niveau de son système de défense. Elle est aujourd'hui mieux équipée, mieux structurée et mieux préparée pour ses missions constitutionnelles. L'effort de construction de ses forces se décline ainsi : formation et instruction de qualité, industrialisation, acquisition de technologies et diversification des infrastructures. Une politique de croissance planifiée. Pour pouvoir utiliser les nouvelles technologies acquises, notamment le BDSL, instrument de projection et d'intervention à long rayon d'action, il a fallu former des ressources humaines de haut niveau. Compétences aptes à maîtriser les technologies sophistiquées de la maîtrise des airs et de la mer. Et il sonne comme un joli slogan publicitaire le triptyque de développement de l'armée: technicité, modernité, compétence. L'ANP est dorénavant bien loin de l'armée de moudjahidine convertis en soldats à l'Indépendance. D'un corps de bataille constitué au départ de bataillons, elle a ensuite été structurée en brigades, avant de s'appuyer sur des divisions. L'existence de ces divisions a justifié ensuite la création de sept corps d'armée. L'appareil de défense a alors subi une régulière remise à niveau. Parallèlement à la création d'une base d'industrie militaire diversifiée, les systèmes d'armes obsolètes ont été reclassés ou déclassés. Et l'ensemble des forces a reçu un armement récent, avec une attention particulière à l'aviation de combat, la défense aérienne et la marine. N. K.