Le site du ministère de la Défense fait l'inventaire régulier de la lutte antiterroriste et du combat permanent contre le grand banditisme. L'on y voit clairement que l'ANP est sur tous les fronts. De plus en plus au four terroriste et au moulin sécuritaire. Lutte quotidienne contre le terrorisme à l'intérieur du pays et tout le long de milliers de kilomètres de frontières avec sept pays. Sur des théâtres de combat encore plus chauds sur les frontières tunisiennes et libyennes, mais aussi nigériennes et maliennes. Des frontières devenues des sources de menace directe, d'émission, de passage ou de repli d'un terrorisme polymorphe : local, régional et international. Lutte concomitante contre la grande criminalité et le trafic en tout genre dans le Grand Sud et tout le long des frontières. Sans oublier le rétablissement de l'ordre et la pacification de la région de Ghardaïa consumée par un conflit interminable et à multiples ressorts. L'ANP a certes les reins et les épaules solides mais c'est quand même beaucoup pour une armée qui déploie des efforts colossaux pour sanctuariser le plus grand territoire d'Afrique, presque cinq fois plus grand que la France ! Surtout quand les moyens sophistiqués adéquats ne sont pas toujours là ou en tout cas pas en quantités suffisantes. Il est vrai qu'une importante remise à niveau des matériels existants et une vaste mise à niveau technologique ont été entreprises ces deux dernières décennies. Mais l'ANP, si elle a formé assez d'hommes, ne possède pas toujours tous les équipements de pointe nécessaires au moment même où le besoin se fait sentir sur le terrain. Des achats sont effectués, mais il y a l'inévitable temps de latence entre l'établissement d'une commande, la fabrication des matériels, leur réception et leur maîtrise par les servants. Ce temps, se compte parfois en années. Mais qu'à cela ne tienne, un soldat est un soldat et le reste, et quand il faut aller au charbon il y va ! Au Mzab, l'ANP y a été dépêchée en ultime recours. Des unités d'élite constituant une force d'intervention rapide et d'interposition pacifique a assuré des missions de sécurisation de la région et de maintien de la paix sociale. La présence de ces troupes de choc est toutefois un vrai sacrifice opérationnel. Car ces soldats aguerris auraient été bien plus utiles sur les fronts de guerre qui occupent l'ANP à l'intérieur du pays et aux frontières. L'ANP est allée à Ghardaïa parce que des événements graves, tragiques en maintes circonstances, l'ont exigé. Et parce que d'autres démembrements sécuritaires de l'Etat ont été défaillants. Mais elle ne s'y trouve pas de guerre lasse. Elle y est, au contraire, avec toute la motivation, la détermination et l'abnégation nécessaires. Le travail a déjà été fait. Dans l'ordre, la discipline et la discrétion. Un travail d'autant plus légitime que le Conseil des notables ibadites et autres sages des Chaamba du Mzab l'ont demandé. N. K.