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CNR : aucune instruction pour le gel de la retraite proportionnelle Après l'annonce de l'adoption de la proposition de prolongement de l'âge de retraite à 60 ans
Après l'encre qu'a fait couler l'annonce par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la dernière réunion de la tripartite, de l'adoption d'une proposition de mettre fin aux départs à la retraite avant l'âge de 60 ans, la Caisse nationale des retraites (CNR) apporte des éclaircissements. La CNR, contactée jeudi dernier par l'APS, a indiqué qu'elle n'a reçu «aucune instruction» pour geler les dossiers de départ à la retraite proportionnelle. La direction générale de la CNR précise également «qu'elle continue de recevoir et liquider les dossiers liés à la demande de départ à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge». Il est utile de rappeler que les syndicats autonomes ne se sont pas faits attendre pour monter au créneau juste après que M. Sellal ait déclaré lors de la dernière tripartite «qu'il a été convenu entre les partenaires de la tripartite de fixer l'âge de départ à la retraite à 60 ans», par souci d'«équité et de préservation des capacités de la Caisse nationale des retraites», avait-il expliqué. Le Premier ministre avait également annoncé qu'un nouveau projet de loi modifiant l'ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge devait être préparé, ajoutant qu'une commission allait être mise sur pied pour travailler sur ce projet de loi. Mais les syndicats ont indiqué qu'il a été décidé de geler les départs à la retraite anticipée avant même l'amendement des textes régissant le système des retraites. Ces syndicats autonomes rejettent catégoriquement le nouveau dispositif. Certains dénoncent l'improvisation qui caractérise l'approche gouvernementale. Ainsi, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) prévient des retombées que pourrait engendrer l'amendement du système des retraites sans débats ouvert avec tous les représentants des travailleurs. De son côté, la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr) a appelé à la prise en compte de la pénibilité dans la carrière professionnelle, lors de la révision de l'ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge. Selon le secrétaire général de la Fédération, Smaïl Boukris, cité hier par l'APS, «la Fntr propose de prendre en compte les travailleurs des professions pénibles dans certains secteurs d'activités, lors de la révision de cette ordonnance». Le même responsable a souligné la nécessité de permettre à ces catégories de travailleurs de bénéficier de leurs pensions de retraite dès l'âge de 55 ans, «en raison précisément de la pénibilité de leur carrière professionnelle». Dans ce sens, il a appelé à promulguer un décret en se référant à l'article 7 de la loi 83-12 relative à la retraite, lequel stipule: «Les travailleurs occupés dans des emplois présentant des conditions particulières de nuisance, bénéficient de la pension avant l'âge prévu à l'article 6 de la loi», qui est de 60 ans pour les hommes et de 55 ans pour les femmes. Ce décret fixera alors la liste des emplois présentant des conditions particulières, les âges correspondant ainsi que la durée minimale écoulée lors de ces exercices, a-t-il expliqué. D'autre part, M. Boukris a plaidé également pour bonifier le calcul de la retraite des travailleurs aux longues carrières et ayant à leur actif plus de 32 ans de travail, et ce, lors de leur départ à la retraite, à l'âge de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour la femme. Il s'agit des travailleurs ayant entamé leur activité professionnelle très jeune, ce qui leur ouvre droit à une bonification lors du calcul de leurs pensions de retraites, une fois dépassée la durée de travail réglementaire fixée à 32 ans. Cela étant, il a affirmé que la Fntr adhère «pleinement» à la décision de la dernière tripartite relative à la révision de l'ordonnance 97-13 pour limiter l'âge de la retraite à 60 ans, qualifiant cette décision de «logique», dans le sens où elle assure «la pérennité» de la Caisse de retraite. Le système algérien de retraite «est fondé sur la solidarité intergénérationnelle», a-t-il rappelé, expliquant que les actifs d'une génération payent pour faire bénéficier celle qui la suit. Par ailleurs, M. Boukris a fait savoir que les statistiques du système de retraite ont démontré en 2015 que «pour 10 nouveaux retraités 7 sont au titre de la retraite proportionnelle». La question qui demeure est de savoir si cette levée de boucliers des syndicats autonomes infléchira la volonté du gouvernement de revoir le système de retraites. Nous le sauront dans quelques mois. Z. A.