Argument n La Fédération a appelé à la prise en compte de la pénibilité dans la carrière professionnelle, lors de la révision de l'ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge. La Fédération nationale des travailleurs retraités propose de prendre en compte les travailleurs des professions pénibles dans certains secteurs d'activités, lors de la révision de cette ordonnance. Ces catégories de travailleurs devraient bénéficier de leur pension de retraite dès l'âge de 55 ans, «en raison précisément de la pénibilité de leur carrière professionnelle», a souligné le secrétaire général de la Fédération. Dans ce sens, il a appelé à promulguer un décret en se référant à l'article 7 de la loi relative à la retraite, lequel stipule : «Les travailleurs occupés dans des emplois présentant des conditions particulières de nuisance, bénéficient de la pension avant l'âge prévu à l'article 6 de la loi», qui est de 60 ans pour les hommes et de 55 ans pour les femmes. Ce décret fixera alors la liste des emplois présentant des conditions particulières, les âges correspondant ainsi que la durée minimale écoulée lors de ces exercices, a-t-il expliqué. Smail Boukris a plaidé également pour bonifier le calcul de la retraite des travailleurs aux longues carrières et ayant à leur actif plus de 32 ans de travail, et ce, lors de leur départ à la retraite, à l'âge de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. Il s'agit des travailleurs ayant entamé leur activité professionnelle très jeunes, ce qui leur ouvre droit à une bonification lors du calcul de leur pension de retraite, une fois dépassée la durée de travail réglementaire fixée à 32 ans. S'agissant de la retraite anticipée, le gouvernement semble être ferme. Il ne reviendra pas sur cette question. Les salariés qui devaient préparer leur dossier de retraite ont été contrariés et sont condamnés à poursuivre leur carrière jusqu'à l'âge légal de 60 ans. Le Premier ministre, qui a justifié cette décision, en martelant que la Caisse nationale de retraite est «au bout du rouleau» sur le plan financier, donne une raison de plus à ne pas permettre ce genre de dépenses. La Caisse des retraites, qui a été sauvée in extremis par le Trésor public en renflouant ses caisses, paraît raisonnable. Les milliers de salariés qui attendaient de partir en retraite cette année ont dû réviser leurs calculs. Même avec 25 ans d'expérience et un âge de près de 60 ans, ces pré-retraités n'ont pas le droit de faire valoir leur départ. Les responsables du secteur du travail estiment que l'Algérie est le «seul pays au monde où les travailleurs partent en retraite à 50 ans». Auparavant, il suffisait d'avoir le minimum de 15 ans avec une cotisation sociale régulière pour partir en retraite. Aujourd'hui, ce n'est plus permis. Les salariés doivent rester en poste jusqu'à l'âge légal de 60 ans pour prétendre à un départ en retraite sans embûches. Mais de l'avis de certaines organisations syndicales, il y a une remise en cause d'un droit garanti constitutionnellement. La FNTR dit par ailleurs adhérer «pleinement» à la décision de la dernière tripartite relative à la révision de l'ordonnance 97-13 pour limiter l'âge de la retraite à 60 ans, qualifiant cette décision de «logique», dans le sens où elle assure «la pérennité» de la Caisse de retraite. Le système algérien de retraite «est fondé sur la solidarité intergénérationnelle», a-t-il rappelé, expliquant que les actifs d'une génération payent pour faire bénéficier celle qui la suit.