Le président sahraoui par intérim, Khatri Addouh, a exprimé la préoccupation du Front Polisario face au refus du Maroc de permettre le retour de la composante civile de la Minurso dans ses pleines fonctions, conformément à la résolution 22 85 (2016) du Conseil de sécurité, a rapporté, hier, l'agence de presse sahraouie SPS. Dans une lettre adressée au SG de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, M. Addouh a regretté qu'«après près deux mois de l'adoption de la résolution 2285 (2016) du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara occidental, il n'y a pas eu de progrès dans le processus politique parrainé par l'ONU pour trouver une solution juste, équitable et pacifique qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément à la résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations unies et le plan de règlement des Nations unies approuvé par le Conseil de sécurité dans ses résolutions 658 (1990) et 690 (1991)». «Jusqu'à présent nous ne constatons pas de progrès vers le rétablissement de cette composante dans ses fonctions pour laquelle elle mandatée par le Conseil de sécurité à savoir l'organisation un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Il nous semble que les Nations unies permettent encore au Maroc de poursuivre ses tentatives de menacer et de saper l'indépendance et la crédibilité de la Minurso dont la mission est bien définie par le Conseil de sécurité», a martelé M. Addouh, secrétaire général du Front Polisario. Le Front Polisario a également exprimé sa forte opposition à la «réunion technique», qui a eu lieu entre les représentants de l'ONU et le Maroc le 10 juin, 2016 pour la première fois dans la ville d'El-Ayouun occupée, dont le Maroc n'a pas de souveraineté sur le territoire du Sahara occidental, en vertu du droit international. «Cette réunion a été largement publiée par les médias marocains qui ont délibérément propagé la participation d'un employé d'origine marocaine à la délégation technique, ce qui n'a pas de lien avec la question du Sahara occidental», a déploré le président sahraoui. Dans ce contexte, M. Addouh s'est interrogé «comment le Conseil de sécurité ne peut pas exiger l'application de sa résolution après deux mois du délai de trois mois accordé au Maroc pour permettre le rétablissement de la composante civile de la Minurso dans ses pleines fonctions, alors que la décision du Maroc d'expulser cette mission a été prise en 48 heures ?». APS