Des discussions, notamment autour de la formation d'une armée libyenne unifiée, se tiennent à Tunis sous l'égide de l'ONU regroupant des membres du dialogue politique inter-libyen, dont est issu le gouvernement d'union (GNA), qui doivent discuter également des entraves à la mise en œuvre de l'accord politique en Libye. Des discussions, notamment autour de la formation d'une armée libyenne unifiée, se tiennent à Tunis sous l'égide de l'ONU regroupant des membres du dialogue politique inter-libyen, dont est issu le gouvernement d'union (GNA), qui doivent discuter également des entraves à la mise en œuvre de l'accord politique en Libye. D'après le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et chef de Mission d'appui des Nations-unies en Libye (Manul), Martin Kobler, le Conseil présidentiel se réunira encore aujourd'hui et demain, toujours à Tunis, avec «les parties sécuritaires influentes» en Libye (pas identifiées jusque-là), pour évoquer la formation d'une armée unifiée. Autrement dit, explique Kobler, «une architecture sécuritaire intérimaire inclusive» pour éviter les hostilités entre les acteurs libyens impliqués dans la lutte contre l'organisation terroriste Etat islamique (EI). «Tous les problèmes de la Libye aujourd'hui sont liés à la situation sécuritaire [...]. Et la seule issue, c'est une armée libyenne unifiée sous le commandement du Conseil présidentiel» du GNA, a déclaré à la presse M. Kobler. «La Libye ne peut être unifiée alors qu'elle compte plusieurs armées», a-t-il ajouté. Au seuil de son deuxième mois d'existence, le Conseil présidentiel du GNA dirigé par Fayez al Sarraj, a réussi à convaincre «deux importantes milices», jusqu'alors loyales au général controversé Khalifa Haftar, de rallier les forces du GNA. Mais l'objectif de l'émissaire de l'ONU est désormais de convaincre Haftar de faire de même. «Je veux rencontrer le général Haftar, voir sa position et la comprendre. Je le contacte toutes les semaines pour fixer un rendez-vous, mais il n'a jusqu'ici pas accepté de me rencontrer», dira-t-il. M. Kobler avait annoncé début juillet le début d'une nouvelle phase de la mise en œuvre de l'accord politique en Libye, qui consiste notamment en la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation de nouvelles élections en vertu de l'accord politique en Libye, signé en décembre 2015. Après la formation d'un gouvernement d'union, clause clé de l'accord, les parties libyennes engagées dans les négociations inter-libyennes doivent s'attaquer à une nouvelle phase à même de faire progresser la mise en œuvre de l'accord et l'installation des institutions de l'Etat. Avec l'appui notamment de la Manul dont le mandat a été prolongé récemment de six mois, l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE) et la Ligue arabe, les acteurs libyens vont se pencher sur la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'un référendum. Il sera question, a déclaré Bachir Abou al-Kacem, membre de la Commission constitutive pour l'élaboration d'une nouvelle Constitution, au cours de la réunion en cours à Tunis, de soumettre aux membres du dialogue la nouvelle version de la Loi fondamentale. Une copie a été déjà remise au Parlement et la Commission supérieure électorale. Une commission chargée de préparer la loi référendaire a été créée et devra se réunir pour la première fois le 27 juillet prochain. Outre les progrès sur le plan sécuritaire, le GNA compte à son actif plusieurs succès à la fois politiques et économiques, le denier en date est lié la fusion du Fonds souverain libyen à Tripoli et son rival basé dans l'Est. Début juillet, c'étaient la compagnie nationale de pétrole (NOC) et sa rivale basée dans l'Est libyen qui avaient annoncé leur réunification, mettant fin à deux ans de division au sein de cette institution qui gère la principale source de revenu du pays. Néanmoins, le GNA, soutenu par l'ONU et la communauté internationale, peine depuis son installation, le 30 mars à Tripoli, à stabiliser un pays profondément divisé où l'EI est implanté. Issu d'un accord inter-libyen parrainé par l'ONU, le GNA s'est installé lundi dernier dans des locaux officiels dans le centre de la capitale Tripoli, mais peine encore à asseoir son pouvoir à l'échelle de tout le pays et à appliquer son agenda gouvernemental, notamment en raison de l'opposition d'une autorité politique rivale basée dans l'est du pays, (Tobrouk). L'arrivée du GNA avait ravivé les espoirs d'une sortie de la crise politique, sécuritaire et économique dans laquelle est plongée la Libye, livrée aux milices armées et meurtrie par les violences depuis 2011. APS