Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) s'est penché sur la problématique de la sécurité alimentaire de l'Algérie, les paramètres endogènes et exogènes qui l'impactent ainsi que sur le déséquilibre entre l'offre et la demande que ni la production agricole ni l'industrie agroalimentaire, toujours dépendante de l'importation, n'arrivent à faire contrebalancer. Selon une étude de l'organisation patronale, présentée hier à Alger, malgré les performances constatées aussi bien en termes de rendements agricoles que de production industrielle, le déséquilibre offre-demande persiste. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) s'est penché sur la problématique de la sécurité alimentaire de l'Algérie, les paramètres endogènes et exogènes qui l'impactent ainsi que sur le déséquilibre entre l'offre et la demande que ni la production agricole ni l'industrie agroalimentaire, toujours dépendante de l'importation, n'arrivent à faire contrebalancer. Selon une étude de l'organisation patronale, présentée hier à Alger, malgré les performances constatées aussi bien en termes de rendements agricoles que de production industrielle, le déséquilibre offre-demande persiste. Concernant les causes de la persistance de ce déséquilibre, selon l'étude, l'expansion démographique sur une courte période, la forte urbanisation et l'amélioration des revenus salariaux ont annihilé les progrès enregistrés par l'agriculture et l'agro-industrie. «La population algérienne, qui s'est multipliée environ par 4 en un demi-siècle seulement, s'est aussi fortement urbanisée», précise le rapport. Alors que moins du tiers de la population algérienne était urbain au milieu des années 1960, aujourd'hui le rapport rural-urbain s'est inversé au profit de l'urbanisation qui est de près de deux tiers de la population. Autrement dit, deux tiers de la population sont devenus des «consommateurs». Ce phénomène démographique conjugué à l'amélioration des revenus salariaux et non salariaux des ménages, explique le fort accroissement de la demande alimentaire. Au cours de la décennie 2000-2010, la population a augmenté de 20% alors que le taux d'urbanisation est passé de 58,3% en 2000 à 66,3% en 2011. «Ce changement social va considérablement influencer les comportements alimentaires», explique l'étude du FCE en ajoutant que par rapport à 2000, les dépenses alimentaires ont été multipliées au niveau national par 2,7 en 2011. Ces évolutions dans les consommations alimentaires, de la demande donc, ont été, certes, accompagnées par une progression constante de l'offre nationale mais qui est restée déficitaire, n'arrivant pas à épouser la courbe ascendante de la demande, d'où le recours croissant aux importations, note l'étude. La facture alimentaire, qui avait atteint un niveau historique record avec plus de 11 mds de dollars en 2014, a été de 9,3 mds de dollars en 2015, une baisse due davantage à une diminution des prix mondiaux des produits qu'aux volumes importés, précise le rapport. En 2015, révèle-t-il, l'Algérie a alloué une «allocation devises-alimentation» de 308 dollars/habitant, sachant que le coefficient de cette allocation dans les dépenses alimentaires annuelles et par habitant a été multiplié par 3,5 en moyenne entre les années 2000 et 2011. L'Algérie fait partie, depuis le milieu de la décennie 2000, d'un cercle restreint composé de 6 pays dont les importations sont supérieures à 5 millions de tonnes/an de blé, selon l'étude qui précise que le pays est le 3e importateur du monde de blé tendre, 1er importateur mondial de blé dur (50% des échanges mondiaux) et 2e importateur mondial de poudre de lait après la Chine. Dans la région de l'Afrique du Nord, le pays a aussi le taux le plus bas de couverture des importations par les exportations agroalimentaires : Entre 1992 et 2014, ce taux s'est situé au-dessous de 5%. «Les approvisionnements du marché national en recourant aux marchés mondiaux conditionnent non seulement la sécurité alimentaire et l'équilibre nutritionnel des populations, mais aussi l'activité de l'industrie agroalimentaire nationale qui reste elle aussi étroitement dépendante de ces marchés pour ses approvisionnement en matières premières», résume l'étude. R. C./APS