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«Une manœuvre dilatoire pour détourner l'attention de l'opinion publique» Le ministre des Affaires étrangères sahraoui au sujet de l'intention du Maroc d'adhérer à l'UA :
Lors une conférence de presse, tenue hier à Alger, le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, a démenti l'information selon laquelle 28 pays de l'Union africaine ont signé une motion appelant au retour du Maroc au sein de l'organisation panafricaine et confortant sa demande d'exclure la Rasd de la même organisation. « Lors une conférence de presse, tenue hier à Alger, le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, a démenti l'information selon laquelle 28 pays de l'Union africaine ont signé une motion appelant au retour du Maroc au sein de l'organisation panafricaine et confortant sa demande d'exclure la Rasd de la même organisation. «C'est un mensonge du Maroc. Un mensonge de plus du colonisateur pour détourner l'attention de l'opinion publique nationale et internationale». Le représentant de la République sahraouie est formel sur la question, alors que l'information est rapportée par plusieurs titres de la presse marocaine et certains médias étrangers. «Lundi 18 juillet, 28 pays membres de l'Union africaine (UA) ont adressé à Driss Déby Itno, président de la République du Tchad et président en exercice de l'Union africaine (UA), une motion en vue de la suspension de la Rasd des activités de l'UA et de tous ses organes. La motion a été signée par Ali Bongo Ondimba, président de la République Gabonaise, au nom du Benin, du Burkina Faso, du Burundi, du Cap Vert, du Comores, du Congo, de la Côte d'Ivoire, de Djibouti, de l'Erythrée, du Gabon, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Guinée-équatoriale, du Libéria, de la Libye, de la République Centrafricaine, de la République démocratique du Congo, de Sao Tomé, du Sénégal, du Seychelles, de Sierra Leone, de la Somalie, du Soudan, de Swaziland, du Togo, de la Zambie», rapportait un média. «Elle doit, pour être approuvée, obtenir le vote de la majorité des deux tiers des Etats membres de l'UA, soit l'approbation de 36 Etats sur 54. La motion sera vraisemblablement examinée et soumise au vote lors du prochain sommet ordinaire de l'UA, prévu en janvier 2017» poursuivait le même média. De son côté, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, s'est «félicité», vendredi, de «l'appui de nombreux pays à la demande marocaine», affirmant qu'«un grand nombre d'autres pays, qui n'ont pas signé cette motion, sont également du côté du Maroc». Selon le représentant de la diplomatie marocaine, «la suspension de la Rasd de l'UA n'est qu'une question de temps». Son homologue sahraoui a donc démenti officiellement l'information, hier, insistant sur le fait que la démarche marocaine n'a aucune chance d'aboutir car «il n'y pas ce prétendu appui» des pays membres de l'organisation panafricaine ni d'ailleurs une possibilité d'écarter la Rasd d'une organisation dans laquelle elle est membre fondateur. Les textes de la charte de l'UA le disent clairement. Le représentant de la République sahraouie affirme que la décision marocaine d'adhérer à l'UA est une «manœuvre dilatoire» qui en rappelle une autre, en 1998, à l'époque du défunt roi Hassan II qui, lui aussi, «à la veille de la tenue du Sommet de Ouagadougou a adressé un message aux dirigeants africains, à travers la télévision du Burkina Faso, dans lequel il a annoncé la même intention du Maroc de revenir à l'organisation panafricaine et conditionnant son retour par l'exclusion de la Rasd». La demande de Hassan II qui allait venir au Sommet a été rejetée justement parce qu'il conditionnait son retour par l'exclusion de la Rasd. Mohamed Salem Ould Salek a rappelé le fait, affirmant que le Maroc aujourd'hui agit de la même manière qu'à l'époque du défunt père. Aussi, relève le représentant sahraoui, le Maroc agit également de la même façon qu'Israël, tous les deux pays colonisateurs, à la différence que le Maroc n'a pas le poids et les moyens dont dispose Israël. Autre chose, «contrairement à ce qui se dit, le Maroc ne pèse pas sur le plan économique. Le pays est déficitaire et est en train de se soumettre aux conditions du FMI. Ses entreprises présentes en Afrique sont aussi endettées». Ce ne sera pas donc une carte à faire jouer auprès des pays d'Afrique pour les convaincre d'appuyer sa démarche. Pour ce qui est des pays qui lui sont acquis, lui et la France, à l'exemple du Sénégal et du Gabon, leur démarche n'est pas nouvelle. Depuis le temps qu'il y a cette alliance et la Rasd est toujours présente au sein de l'UA et fortement appuyée par des pays qui ont leur influence, entre autres, l'Algérie, le Niger et l'Afrique du Sud. Le représentant sahraoui affirme être confiant, assurant que la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination se poursuit avec détermination. K. M.