En vue de booster la production dans ce secteur de l'Energie, plusieurs mesures ont été mises en œuvre. L'on cite comme mesure le lancement des opérations de maintenance des gisements pétroliers. A cette mesure s'ajoute l'inscription au titre de l'actuel quinquennat des investissements d'envergure estimés à 73,5 milliards de dollars. Il n'est un secret pour personne que les hydrocarbures occupent une place très importante dans le développement économique de notre pays. Elles représentent 30% du PIB, 60% des recettes du budget et plus de 95% des recettes d'exportation. Grâce à l'entrée en production d'importants gisements, la production d'hydrocarbures n'a cessé de croître depuis 1965 jusqu'à atteindre 86,1 Mtep en 2007 contre 26,5 Mtep en 1965, soit une évolution annuelle moyenne de 5,35%. Un mouvement baissier de la production a été néanmoins observé depuis 2007. La production de gaz est tombée de 88 à 81,5 milliards de mètres cubes entre 2005 et 2012, et celle de pétrole de 1,99 à 1,67 million de barils par jour entre 2007 et 2012. Selon plusieurs experts pétroliers, ce déclin dépend de plusieurs variables dont le mauvais management du secteur et le manque de dynamisme chez les partenaires étrangers après l'amendement de la loi des hydrocarbures en 2005. Un texte dans lequel, il a été institué que la compagnie nationale, la Sonatrach, détienne au moins 51% des parts dans tous les projets du pays. Plusieurs taxes ont été également introduites au titre de ce nouveau texte dont la taxe superficiaire imposée sur les profits exceptionnels réalisés par les compagnies étrangères associées à Sonatrach dans le cadre de la loi 86-14. «La loi sur les hydrocarbures de 2005 a bloqué une dynamique gagnante de partenariats sur notre amont pétro-gazier», a estimé un expert pétrolier. En d'autres termes, c'est essentiellement la panne dans l'exploration qui est à la source de la baisse de la production, explique-t-il. Les experts, durant cette période, sont allés jusqu'à dire que nos réserves en pétrole ne dépasseraient pas une dizaine d'années de consommation. Idem, pour les réserves gazières, qui ne dépasseraient pas, selon eux, une quinzaine d'années de consommation. Pis encore, selon ces experts, notre pays pourrait devenir importateur net d'hydrocarbures vers 2030 ! Des mesures pour booster la production En vue de booster la production dans ce secteur stratégique, plusieurs mesures ont été mises en œuvre. L'on cite comme mesure le lancement des opérations de maintenance des gisements pétroliers. Pas moins de 1 656 opérations d'un coût global de 730 millions de dollars ont été réalisées en 2015 au titre d'un programme annuel de maintenance, selon l'ex-ministre de l'Energie, Salah Khebri. A cette mesure s'ajoute l'inscription au titre de l'actuel quinquennat des investissements d'envergure estimés à 73,5 milliards de dollars. Sonatrach, au titre de ce plan quinquennal, prévoit d'accélérer le renouvellement des réserves, le développement de celles déjà découvertes en mettant également l'accent sur l'optimisation de Hassi Messaoud et de Hassi R'mel, les deux plus grands gisements pétrolier et gazier de l'Algérie. A ce titre, le groupe Sonatrach compte engager un important programme pour améliorer la récupération de ces deux grands gisements afin d'augmenter la production nationale en hydrocarbures. Ces efforts d'accroissement des réserves et d'augmentation de la production seront accompagnés par le développement des infrastructures de transport et des activités de transformation et de commercialisation des hydrocarbures. A cet effet, Sonatrach a inscrit un programme de réalisation de trois nouvelles raffineries qui vont entrer en production au premier semestre 2020 et devant générer des quantités de 3,7 millions de tonnes d'essence et 9 millions de tonnes de gasoil. La construction de ces trois nouvelles usines représente la seconde étape d'un vaste programme d'investissements dans le raffinage, qui a concerné, dans une première phase, la réhabilitation et l'extension des raffineries de Skikda, d'Arzew et d'Alger, selon Amine Mazouzi, le gérant de Sonatrach qui parle aujourd'hui d'une hausse de la production «devant s'inscrire dans la continuité lors des prochaines années», comme l'a révélé, il n'y a pas longtemps, lors d'une rencontre dédiée à présenter le bilan de 2015 de Sonatrach. Ainsi, pour 2016, la production primaire d'hydrocarbures devrait passer, selon M. Mazouzi, à 196 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) contre 191 millions de Tep en 2015. Pour les cinq prochaines années, la production de pétrole devrait connaître une courbe ascendante en atteignant 75 millions de tonnes en 2017 et 2018, avant de passer à 77 millions de tonnes en 2019 pour s'établir enfin autour de 82 millions de tonnes en 2020. Concernant le gaz naturel, la production nationale est appelée à atteindre 141,3 milliards de mètres cubes (m3) en 2017, puis 143,9 milliards m3 en 2018, 150 milliards m3 en 2019 et 165 milliards m3 en 2020. «L'ère de stagnation est derrière nous», avait indiqué M. Mazouzi qui s'est, mieux encore, fixé l'objectif d'exporter 108 millions de TEP en 2016, soit une augmentation de 10% par rapport à 2015. «Les résultats enregistrés sur les 5 premiers mois de l'année en cours sont en parfaite harmonie avec les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés pour 2016 et qui répondent à un seul souci, confirmer le retour de la croissance au niveau de Sonatrach», a précisé son gérant. B. A.