Les pouvoirs publics ont reconnu amplement les carences qui existent dans nos entreprises. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, en a parlé à maintes reprises. Il avait même estimé que le facteur humain demeure un levier primordial pour toute économie et que «la formation constitue le centre et la base du développement». Dans ce sillage, le représentant du gouvernement n'a pas mâché ses mots, lors d'une de ses sorties sur le terrain, quant au retard enregistré dans la formation des cadres dirigeants qui reste l'un des piliers de la stratégie industrielle en gestation actuellement. Temmar avait reconnu aussi que notre pays manque cruellement d'écoles de management. Un état de fait qui n'arrange en aucun cas la politique économique actuelle visant à mettre en place des unités et des entreprises productives et autonomes. Car, au-delà de la nécessité de mettre un frein à la désintégration qui caractérise le secteur industriel, les forces vives de la nation devraient elles aussi se perfectionner et se mettre à niveau et ce, afin d'éviter un autre échec aux réformes actuellement dans toutes les branches économiques. Certes, il est facile de déduire que les pouvoirs publics se conscientisent, mais les réponses tardent à venir même si des actions sporadiques ont été prises ces derniers mois. Pour le ministre de l'Industrie, il est question de «créer des écoles de référence qui formeront des cadres capables de prendre les décisions adéquates». Et c'est dans cette logique qu'il a annoncé récemment la création de cinq grandes écoles. Selon la vision du ministre, il s'agit maintenant de mettre en place des «entreprises de formation» des «entreprises». Donc, des entités qui se chargeront d'alimenter le secteur économique et particulièrement les hautes sphères décisionnelles d'hommes capables de prendre des décisions au moment opportun et selon des critères bien déterminés. Au même titre, il faut dire que seuls le privé et quelques personnes uniquement ont pris l'initiative de créer des écoles de management qui répondent dans la majorité des cas à des raisons purement commerciales. Ce qui pourrait nuire à l'image de la formation et même ne peut répondre aux besoins des entreprises qui peinent, par ailleurs, à recruter des universités du pays à cause d'un déphasage flagrant en matière de contenu des programmes. Préparer l'élite qui dirigera l'économie du pays n'est, certes, pas une tâche de quelques années ni de quelques écoles. Il s'agit là de mettre tout le poids du système éducatif au service de cette économie et même d'offrir à ce monde des élites capables de suivre l'évolution qui ne cesse de nous bouleverser. Car, même si les entreprises se dotent des meilleurs managers (ou même les importent), on ne peut occulter l'autre aspect : celui du travail d'équipe. Une entreprise est un ensemble de moyens humains et matériels qui activent en toute harmonie et synergie dont les objectifs aussi sont précis.