Les prix du pétrole se sont stabilisés hier en fin d'échanges européens, après avoir toutefois effacé une grande partie de leurs pertes grâce à une baisse surprise des stocks hebdomadaires de brut américain. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a progressé de 18 cents à 49,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre a reculé de 11 cents à 46,47 dollars. Les cours du pétrole ont évolué une grande partie de la journée en baisse, puis se sont ressaisis depuis la publication des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis qui ont baissé de façon inattendue la semaine dernière, selon des chiffres publiés par le département américain de l'Energie (DoE). Les réserves commerciales de brut ont baissé de 2,5 millions de barils à 521,1 millions de barils, alors que les experts tablaient sur une hausse de 950 000 barils des réserves de brut. Les prix du pétrole restaient fermes après avoir été soutenus ces derniers jours par des discussions préalables à une réunion informelle de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), prévue en marge du Forum international de l'énergie du 26 au 28 septembre à Alger. Même si la plupart des observateurs doutent qu'une entente puisse être trouvée au sein de l'Organisation pour geler la production afin de faire monter les cours, ces discussions apportent un certain soutien aux prix, d'autant que la Russie, producteur majeur non membre de l'Opep, semble s'inviter aux pourparlers. «La montée des cours hier a été favorisée par la tenue d'une réunion à Vienne entre des responsables du ministère russe de l'Energie et leurs homologues de l'Opep où ils ont parlé de la situation sur les marchés mondiaux du pétrole. C'est très vague, mais ce contact a été interprété comme un pas en direction d'une éventuelle action pour réduire l'approvisionnement de pétrole sur le marché», a expliqué Tamas Varga, de PVM. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a assuré jeudi dernier dans son rapport mensuel que le marché de l'or noir se rééquilibrerait bien d'ici l'an prochain, mais a prévenu de risques sur la demande mondiale, estimant que cette dernière n'allait progresser que de 1,2 million de barils par jour l'an prochain, contre une précédente estimation de 1,3 million de barils par jour. Et ce, en raison de perspectives macroéconomiques plus sombres dans la foulée du Brexit. Pour 2016, l'AIE continue à tabler sur une hausse de 1,4 mbj pour atteindre 96,3 mbj. «Bien que supérieure à la tendance, la prévision pour 2017 est inférieure de 0,1 mbj par rapport à nos anticipations précédentes en raison de perspectives macroéconomiques plus faibles», a-t-elle expliqué. En juillet, le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017, en avertissant que des incertitudes prolongées sur la sortie programmée du Royaume-Uni de l'UE pourraient entraîner un ralentissement plus drastique encore. L'AIE note aussi que «le soutien sous-jacent apporté par des prix du pétrole bas diminue» l'an prochain, alors que les cours ont rebondi depuis le plancher atteint en janvier, même s'ils restent contenus par des signes d'une offre élevée. B. A./Agences