En remportant deux médailles d'argent dans deux disciplines reines de l'athlétisme, 1 500 m et 800 m, Makhloufi a inscrit en lettres d'or son nom dans le panthéon de l'olympiade. Non content d'être le premier algérien à remporter deux médailles dans une compétition aussi relevée, l'enfant de Souk Ahras a surtout sauvé l'honneur de l'Algérie et donc d'une délégation sportive qui revient bredouille de Rio. En remportant deux médailles d'argent dans deux disciplines reines de l'athlétisme, 1 500 m et 800 m, Makhloufi a inscrit en lettres d'or son nom dans le panthéon de l'olympiade. Non content d'être le premier algérien à remporter deux médailles dans une compétition aussi relevée, l'enfant de Souk Ahras a surtout sauvé l'honneur de l'Algérie et donc d'une délégation sportive qui revient bredouille de Rio. Doué, talentueux, modeste, le double vice-champion olympique a, à chaque fois, dès la ligne d'arrivée dédié ses extraordinaires performances qui lui ont valu par deux fois le podium au peuple algérien, et ce, au niveau de tous les médias internationaux qui lui ont ouvert leurs micros. Dans une interview à l'agence officielle, Makhloufi, après avoir patiemment attendu la fin de ses épreuves pour ne pas se déconcentrer, a décidé de régler ses comptes avec les différents responsables du mouvement sportif national venus en masse et pour la majorité en touristes. Sans ambages, dans une interview très dure, il a dénoncé l'attitude de l'encadrement sportif. Tout y est passé. Fédération de tutelle, Comité olympique, techniciens de la discipline et sponsors. Certes, Makhloufi a mis en exergue les gros moyens mis par l'Etat algérien et «l'aide de certaines personnes qui l'ont soutenu à titre privé». Mais il n'a guère ménagé, sans les citer, des «responsables qui ont voulu nuire à sa réputation», ajoutant «qu'ils n'ont eu cesse de l'attaquer sur les plateaux de télévision en annonçant sa non-participation aux Jeux de Rio». La violence des propos du médaillé d'or de Londres et de celles d'argent de Rio ne doit pas rester sans sanctions contre ceux qui ont fauté. L'heure des bilans est venue, mais celui du grand ménage contre les éternels barons du sport algérien qui squattent fédérations, clubs où comité olympique est de mise. Les déclarations de satisfecit de certains dirigeants à Rio ne doivent pas cacher la catastrophe de la médiocre participation algérienne. Sur 64 athlètes engagés, un seul a sauvé la face du pays. La phrase laconique : «Qui y a-t-il derrière moi ?» de ce prodige champion membre éminent du gotha international de l'athlétisme au même titre que les Phelps, Tiner, Bolt, résume à elle seule, la dérive du mouvement sportif algérien. L. F.