Une délégation de la Banque mondiale est en visite en Algérie depuis, hier. Conduite par le directeur général de cette institution, elle aura à rencontrer plusieurs responsables algériens, notamment le Premier ministre M. Ahmed Ouyahia ainsi que Karim Djoudi, le ministre des Finances. Selon un communiqué émanant de cette banque, l'institution multilatérale espère «arriver à un partenariat renforcé avec l'Algérie». «Notre objectif, souligne le directeur central de la banque, M. Daboub, est de travailler en collaboration avec le gouvernement algérien afin d'offrir les meilleures pratiques internationales que nous pouvons adapter aux besoins et aux priorités de l'Algérie.» Le programme de cette visite, qui s'étalera sur trois jours, sera riche, selon la BM. Outre la visite d'une usine agroalimentaire ainsi qu'un projet de réaménagement urbain, la délégation aura également à s'entretenir avec plusieurs autres ministres et des représentants du secteur privé ainsi que des banquiers, portant sur le rôle du secteur privé dans le soutien à la croissance et à l'emploi en Algérie. Le document rappelle que la BM a récemment lancé, avec l'accord du gouvernement algérien, la préparation d'une nouvelle stratégie de partenariat qui inclura des programmes d'assistance technique comprenant les secteurs de l'environnement, l'agriculture, l'appui au secteur privé ainsi que l'identification d'autres secteurs, actuellement en discussions. Le communiqué de la banque indique également que la société financière internationale (SFI) a une présence importante en Algérie en sa qualité de plateforme régionale et par une série d'activités dans les secteurs des infrastructures, secteur financiers incluant la microfinance et la manufacture. Pour sa part, le directeur du département Maghreb, M. Mats Karlsson, estime qu'il est important pour l'Algérie de diversifier son économie et créer des emplois. Par ailleurs, selon ce responsable, la BM s'engage «à relancer sa contribution afin de rendre accessible une connaissance mondiale des pratiques qui pourraient être utiles aujourd'hui à l'Algérie». La BM considère que cette visite est «une étape importante dans l'avancement du dialogue avec le gouvernement algérien sur plusieurs priorités stratégiques, y compris l'intégration internationale et régionale.» Il faut signaler, enfin, que d'autres points cruciaux pourraient être abordés lors de cette visite, qui a lieu dans un contexte mondial assez particulier, notamment pour les pays émergents. La crise économique, qui touche de plus en plus de pays, ne sera pas écartée des entretiens des responsables de la BM avec les autorités algériennes. Il y a aussi le lourd dossier de la réforme de la finance mondiale, en gestation actuellement, même si, semble-t-il, une partie du monde est déjà écartée des débats. Que proposeront les responsables de l'institution multilatérale à l'Algérie ? Une chose est certaine pour le moment : les pays du Sud, comme cela a été le cas en 1945, risquent d'être absents, encore une fois, du rendez-vous. S. B.