Le journal français, Le Monde, révèle, dans son édition d'hier, que les services secrets chinois avaient, bel et bien, espionné la France, récemment. Reprenant des révélations faites par l'ex-chef de la direction technique de la Dgse, Bernard Barbier, au cours d'une communication datant de juin dernier, Le Monde annonce que la puissante agence chinoise d'espionnage (Csis) était derrière l'attaque électronique qui a ciblé l'énergéticien Areva afin de percer ses projets techniques et scientifiques. Par la même occasion, Barbier confirme aussi que les Etats-Unis étaient responsables de l'attaque informatique contre l'Elysée en 2012. Se confessant devant un parterre d'étudiants de l'école parisienne d'ingénieurs, Centrale-Supélec, la maître-espion avoue également l'implication de la France dans une vaste opération d'espionnage informatique, menée par ses propres soins durant la période 2009-2014, qui avait touché de nombreux pays comme l'Espagne, la Grèce et l'Algérie. Pour mener à bien cette «offensive», l'Etat français lui a accordé en 2008, une enveloppe de «500 millions d'euros et 800 nouveaux postes pour créer un système de collecte massive de données replaçant la France dans la course à l'espionnage moderne», déclare Barbier. Doit-on s'en offusquer ? A vrai dire, toutes ces histoires ne surprennent plus personne depuis le grand déballage d'Edward Snowden, le célèbre analyste de la CIA et de la NSA qui a dévoilé en 2013 les détails de plusieurs programmes de surveillance et d'écoute de masse, menés par son pays partout à travers le monde. Même les téléphones portables de proches alliés comme Angela Merkel ou François Hollande étaient discrètement écoutés de l'autre côté de l'Atlantique. Des millions, voire des milliards, d'êtres humains, étaient ainsi mis sous écoute par l'oncle Sam ! Les gouvernements, les armées, les banques, les grands centres de recherches et les groupes industriels, tout le monde est espionné, pisté et traqué comme du gibier. Les Britanniques font autant en Europe et au-delà. Les Israéliens, les Russes ou les Allemands ont également des installations sophistiquées de piratage et d'interception des communications et des données informatiques. Tout le monde en est averti. La seule leçon à retenir est que chaque pays doit réfléchir très sérieusement à sa sécurité informatique afin de mettre ses données vitales à l'abri des regards indiscrets. Autrement, on sait parfaitement que tout le monde surveille tout le monde. Dans ce milieu ténébreux de l'espionnage, il n'y a aucune place à l'amitié et à la fraternité. L'Algérie, comme tous les autres pays du monde, doit être constamment sur ses gardes envers tous ses partenaires (y compris les amis, les frères et les voisins) pour sauvegarder ses intérêts supérieurs et garantir sa sécurité. C'est la seule morale à retenir de ce déballage malsain. K. A.