Quinze pour cent seulement des marchandises sont échangées dans la GZALE qui, rappelons-le, est entrée en vigueur voilà 4 années. Il semblerait même qu'elle trouve des difficultés à s'imposer, voire à se lancer de manière effective. Sinon, comment expliquer cette faiblesse des échanges à l'intérieur de groupement régional, alors qu'ils culminent à 40% au sein de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est et à 70% au niveau de l'Union européenne. Ce constat amer a été établi lors du dernier sommet économique du Koweït organisé en janvier dernier. Sommet au cours duquel beaucoup de chiffres ont été avancés, qui renseignent sur les difficultés et autres faiblesses de la GZALE. Le niveau des exportations des 22 pays arabes qui composent la GZALE ne dépasse par 3,8% de la totalité des exportations mondiales. Une situation qui renseigne sur la faiblesse du poids politique de ces pays qui n'arrivent pas à s'imposer économiquement en dehors des hydrocarbures, alors qu'ils disposent d'autres richesses inestimables. Les investissements arabes sont trop faibles. Les régimes, notamment les monarchies du Golfe préférant faire fructifier leur argent en le plaçant dans les banques étrangères, notamment britanniques et américaines, ou encore à travers les fonds souverains. Aujourd'hui, la réalité est qu'ils ont quasiment tout perdu par les effets de la crise financière mondiale. C'est au sein de ce même sommet que les insuffisances et autres contraintes ont été soulevées, notamment par les opérateurs économiques. Cependant, la GZALE est bel et bien présente, il s'agit pour les acteurs économiques de lui garantir le succès pour peu que les politiques suivent. Il en va ainsi de la revendication consistant en la suppression des restrictions douanières et administratives, à l'instar de l'exigence de soumission pour l'obtention de franchises douanières ou des procédures de légalisation longues et houleuses. Cela, sans oublier les mesures discriminatoires à l'égard de tel ou tel pays dont les produits restent indésirables, comme c'est le cas pour l'Algérie. La difficulté de réaliser les échanges commerciaux en raison de la rigidité des restrictions techniques, les rendant quasiment inapplicables. Ainsi, il n'y a pas que les opérateurs algériens qui appréhendent cette adhésion qui, faut-il le souligner, ne prévoit pas, ou, du moins, ne fait aucunement allusion à l'exigence de la libre circulation des personnes. Lesquelles sont contraintes à demander un visa d'entrée avec tout ce que cela suppose comme désagréments bureaucratiques. Dire que l'Algérie est en pleine négociation pour la signature d'un accord avec l'Association européenne de libre-échange. L'AELE est constituée de quatre pays : Islande, La Norvège, Suisse et Liechtenstein. Ces pays ont refusé d'intégrer l'Union européenne mais ils ne bénéficient pas moins d'accords préférentiels avec l'UE. Sur ces quatre pays, le Liechtenstein, considéré comme un paradis fiscal, est porté sur la liste de l'OCDE et le GAFI parmi les pays non coopératifs. Petite principauté de l'ouest de l'Europe, le Liechtenstein n'a pas de débouché sur la mer. Il doit son développement aux banques et aux compagnies d'assurances. Une principauté qui comprend 80 000 holdings pour 34 000 habitants et où la taxe sur la création d'une société ne va pas au-delà de 1%, tandis que l'impôt sur le capital est de 0,1%. Dans ce petit pays, l'impôt sur les bénéfices n'existe pas. Très attractif pour les groupes financiers, en raison de l'instauration du secret bancaire, extrêmement rigoureux, le Liechtenstein a ravi la vedette à La Suisse. C'est un véritable paradis pour ceux qui aspirent à blanchir leur argent. Une situation qui risque de contaminer certains opérateurs algériens après la signature de l'accord AELE.