Une étude réalisée par le cabinet Schlumberger a conclu à une perte d'activité dans l'industrie à 1,5 milliard de dollars et la disparition de 58 000 emplois. Cette même étude a prévu, et c'est ce qui arrive, une augmentation substantielle des importations en provenance de l'Union européenne. Une étude réalisée à peine deux mois après la signature de l'accord. Mais, au fur et à mesure de son application, il s'est avéré que l'Algérie est la plus grande perdante du fait du démantèlement tarifaire. C'est un déficit de pas moins de 144 milliards de centimes qui est enregistré annuellement. Les critiques des opérateurs portaient aussi sur l'absence totale de communication, d'information et de consultation sur cette question puisqu'ils sont les premiers concernés par cette intégration économique régionale. La ZALE représente une opportunité sans précédent pour les exportations algériennes, estiment les pouvoirs publics qui déclarent que l'adhésion à ce groupement régional est stratégique politiquement. El Hachemi Djaaboub a avoué, au nom du gouvernement, que l'accord d'association avec l'UE n'a pas opéré «un chamboulement au niveau de la structure économique du pays». En plus clair, l'Algérie n'en a pas tiré un grand avantage si ce n'est celui de l'exportation des hydrocarbures. D'ailleurs, opérateurs comme acteurs de la scène économique algérienne ne comprennent pas pourquoi les pouvoirs publics n'ont pas jugé utile de faire le bilan de l'Accord d'association avec l'Union européenne. Dès lors, la zone arabe devient une cible privilégiée, ce d'autant que parmi les 22 pays membres, seuls 6 sont exportateurs. Le reste demeure donc une proie (dans le sens positif du terme) pour l'économie algérienne et les opérateurs. Avec cette précision que nos échanges commerciaux avec les pays arabes ne dépassent pas les 2% de l'ensemble. Le même ministre avouera aussi que la suppression des droits de douane entraînera inéluctablement des pertes fiscales, sans pour autant les quantifier.