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“Moins de visas, plus de commerce”
Mouloud Hedir, expert en matière de commerce extérieur à Liberté sur l'impact de l'accord d'associat
Publié dans Liberté le 31 - 10 - 2005

Dans cet entretien, l'expert algérien montre que l'arrangement conclu entre l'Algérie crée un déséquilibre des intérêts au profit des Européens. Il aborde néanmoins ses effets positifs et les mesures indispensables pour que l'Algérie tire avantage de cet accord.
Liberté : Deux mois après l'entrée en vigueur de l'accord d'association, quel premier bilan peut-on en tirer ?
Mouloud Hedir : Il est, bien sûr, encore trop tôt pour tirer un quelconque bilan sur le volet économique auquel vous faites sans doute allusion. C'est ce volet qui est le plus volontiers questionné. Les deux autres volets (volet politique et volet social et culturel) le sont beaucoup moins.
Or, et cela est souvent oublié, au regard des dirigeants de tous les pays tiers méditerranéens, c'est la dimension politique qui a prévalu au moment de la signature de chacun des accords. Souvenons-nous, en Algérie, c'est le président de la République qui avait décidé publiquement que l'accord devait être conclu et signé avant la fin de l'année 2001, ce qui fut fait.
Dans le cas du Maroc, l'ambassadeur de ce pays a lui-même déclaré (au cours d'un séminaire organisé en mars dernier sur ce sujet, par le Forum des chefs d'entreprise) que ce fut le souverain marocain qui a fixé le même ultimatum à son principal négociateur. Autant dire que la logique des accords d'association est avant tout politique, que les pressions européennes ont été très fortes sur ce terrain et que la question de l'équilibre économique de ces accords est loin d'avoir pesé très lourd dans la balance.
Alors, si un premier bilan est à faire, c'est bien de ce côté qu'il convient de s'orienter. J'observe que nous avons conclu un accord très important avec la Commission européenne qui, au cours des derniers mois, est confrontée à une grave crise, résultat d'un élargissement problématique et d'un mode de fonctionnement bureaucratique qui a été fortement dénoncé lors des dernières consultations populaires dans certains pays européens. Par ailleurs, les réticences (à la limite du comportement raciste) qui s'expriment à l'occasion des débats en Europe sur la question de l'adhésion de la Turquie, nous renvoient à l'ambiguïté de cette association qui nous est proposée, à nous, de ce côté de la Méditerranée.
J'observe également que la question de la circulation des personnes est un problème de plus en plus lancinant, qui a été mis dramatiquement en lumière avec cet épisode douloureux des candidats africains à l'émigration qui viennent assiéger les frontières européennes. D'une certaine façon, plus les marchandises circulent, moins les personnes y sont admises. Et rien ne semble indiquer qu'il faille espérer des améliorations sur ce registre, dans les années qui viennent.
Il reste donc, enfin, sur le volet économique, cette zone de libre-échange entre une puissance économique mondiale de premier plan et des pays en développement au sud de la Méditerranée. Il était clair, dès le départ, qu'elle était déséquilibrée. Tout le monde a oublié aujourd'hui que, dans la démarche qui était initiée avec le processus de Barcelone en 1995, il était question d'organiser progressivement un processus de rattrapage des économies du Sud pour réduire les disparités de revenus avec les pays du Nord de la Méditerranée. Dix années plus tard, les écarts se sont aggravés au lieu de se réduire. Et là aussi, rien n'indique que la tendance soit appelée à se renverser.
Voila pour le bilan, à mon sens, sur un plan très global. Il n'est pas très reluisant.
Restons sur le volet économique. Quels sont les effets négatifs de cet accord ?
Il s'agit bien sûr, à ce stade, d'effets négatifs potentiels. Ils ont l'avantage d'avoir fait l'objet d'études sérieuses dont je crois que votre journal a, par ailleurs, rendu compte.
En matière industrielle, il y a cette étude réalisée par le cabinet Schlumberger qui a même chiffré les pertes d'activité (1,5 md $) et d'emplois (58 000 emplois industriels, calculés par référence à la baisse de la masse salariale) ; elle prévoit une augmentation des importations en provenance de l'Union européenne par substitution à d'autres sources d'approvisionnement. Bien entendu, il s'agit d'une extrapolation à partir de la situation actuelle qui ne tient pas compte des changements possibles de l'attitude des différents acteurs.
En matière agricole, les excellents travaux du Femise (Forum euroméditerranéen des instituts de science économiques) rendent bien compte de la difficulté à trouver un équilibre des échanges sur le long terme entre le nord et le sud de la Méditerranée. Le modèle actuel tend à imposer une situation faite d'échanges de lait, viandes, sucre, céréales en provenance de l'UE contre fruits et légumes en provenance des PM (pays méditerranéens). Dans le cas algérien, cela signifie une aggravation de la dépendance et du déséquilibre déjà immense des échanges agricoles avec l'UE.
Sur un plan indirect, il faut ajouter également que le fait d'avoir conclu cet accord avant d'avoir achevé la négociation d'accession à l'OMC va créer des pressions supplémentaires pour les négociateurs algériens à Genève. Les autres pays membres de l'OMC vont, en effet, chercher à réduire au maximum les avantages tarifaires et autres consentis à une grande puissance économique comme l'Union européenne.
Quels sont les effets positifs de l'arrangement ?
Parmi les effets positifs escomptés, il y a théoriquement les pressions que crée l'existence de l'accord sur la nécessité d'une réforme profonde de notre système économique. On aurait pu supposer, en effet, que les menaces pesant sur le tissu économique national auraient pu susciter un élan en faveur de remises en ordre salutaires en termes de gouvernance économique, d'environnement moins contraignant pour les investisseurs nationaux et étrangers, de cohérence du système de régulation et de climat des affaires en général.
Pour l'heure, même si quelques progrès sont réalisés, ils restent encore timides ; sans doute pour deux raisons : d'une part, il semble que les menaces que fait peser l'accord dans de nombreux secteurs d'activité, ne soient pas encore suffisamment prises au sérieux ; et d'autre part, la surabondance de ressources financières liées aux prix élevés des hydrocarbures sur le marché international relègue sans doute au second plan de nombreuses réformes pourtant bien identifiées telles que celles touchant à l'environnement des entreprises et des investisseurs.
Sur un autre plan, il faut relever que la mise en œuvre de l'accord crée des conditions générales favorables à la mise en place d'une zone économique unifiée au sud de la Méditerranée, en tout cas entre les trois pays : Algérie, Tunisie et Maroc.
Que préconisez-vous pour atténuer les effets négatifs de l'accord ?
Les mesures les plus évidentes sont relativement bien connues et font même l'objet d'une approche consensuelle aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les propositions qui sont formulées depuis longtemps par des organisations nationales comme le Forum des chefs d'entreprise sont relativement détaillées et peuvent constituer une bonne base de discussion. Ce sont d'ailleurs quasiment les mêmes propositions qui sont reprises dans les documents de la Banque mondiale pour ce qui touche au climat des affaires.
J'ajouterai pour terminer la nécessité qu'il y a à entreprendre au plus vite la modernisation de l'administration économique nationale.
Comment gérer avec compétence un accord aussi déterminant pour l'économie nationale, avec des fonctionnaires aussi largement sous-payés et le plus souvent jamais préparés aux tâches concrètes qu'ils sont appelés à assumer au quotidien, dans le nouvel environnement qui se met en place ?
M. R.


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