On l'aura sans doute constaté, le secteur agricole commence à connaître une dynamique. Une dynamique visible notamment à travers les différentes actions entreprises par le département de Rachid Benaïssa avec le lancement des contrats de performance agricole, la politique du renouveau de l'agriculture et du développement rural et les mesures de financement décidées au profit des agriculteurs. Lesquels, on ne cessera de le répéter, connaissent d'énormes difficultés financières. Leurs dettes s'élèvent d'ailleurs à 1 milliard et 200 millions de centimes. La faiblesse du montant de l'assurance agricole (par rapport aux autres produits d'assurance) en est une preuve. En d'autres termes, les fellahs n'ont pas les moyens d'assurer leurs terres et leurs productions. En cas de catastrophes agricoles, ils se retrouvent dans des situations délicates. Les conséquences des dernières intempéries qui ont touché certaines régions du pays ont d'ailleurs montré qu'ils sont très peu nombreux les agriculteurs à avoir souscrit à un contrat d'assurance agricole. Ce qui a poussé le gouvernement à chercher des solutions pour aider les fellahs à reprendre leurs activités. Bref, l'exemple de l'assurance n'est qu'un point parmi tant d'autres qui reflète la situation du secteur agricole en Algérie. La dynamique lancée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural apportera-t-elle les résultats escomptés et permettra-t-elle au pays de relever le défi de la sécurité alimentaire ? En tout cas, beaucoup d'espoir est fondé sur la conférence nationale sur l'agriculture prévue le 28 février prochain à Ghardaïa en présence du président de la République. Car il s'agit de mettre en place les moyens d'accompagnement de cette dynamique dont l'objectif est d'améliorer le niveau de productivité de manière à renforcer la place de l'agriculture dans l'économie nationale et d'assurer ainsi la sécurité alimentaire pour le pays à long terme. Et pour ne pas continuer à subir les fluctuations sur le marché international des matières premières alimentaires que l'Algérie importe annuellement en grande masse. Pourquoi ne pas reprendre le chemin des céréales comme l'ont suggéré les experts économiques qui ont relevé que l'abandon de la céréaliculture au profit de l'arboriculture a été une erreur fatale pour l'économie nationale ? Mais pour cela, des mesures sont à prendre sur le plan financier. Devrait-on s'attendre à l'effacement de la dette des fellahs par les pouvoirs publics comme le souhaite l'Union nationale des agriculteurs algériens (UNPA) ou à une autre forme de soutien financier ? Ce qui est certain, c'est que le défi de la sécurité alimentaire, qui est une question de souveraineté nationale comme l'a souligné Abdelaziz Bouteflika, nécessite de mettre le paquet. S. I.