Assurer une production agricole pour des besoins de consommation sans cesse croissants est un défi possible à relever à condition d'asseoir une politique agricole claire et débarrassée de tout ce qui a, jusqu'à présent, entravé son essor. Dans cette perspective, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a exposé, lors de son audition par le président de la République, les grands axes de la stratégie que compte mener son département. Au chapitre de la politique de soutien à l'agriculture, le premier responsable du secteur a affirmé qu'elle sera adaptée progressivement pour, d'une part, sécuriser les agriculteurs, les éleveurs et les opérateurs de l'agro-industrie et, d'autre part, stabiliser le marché et offrir une visibilité à tous les acteurs. Une démarche qui, selon Benaïssa, devra favoriser l'intégration agriculture/industrie pour constituer le socle de la modernisation de l'agriculture, promouvoir les pôles agricoles intégrés, valoriser les efforts du travail professionnel et, enfin, encourager dans certains cas l'exportation pour tendre à équilibrer la balance commerciale alimentaire qui, rappelons-le, est négative. Au sujet du renouveau rural, engagé depuis 2007, le ministre a indiqué que, après une phase pilote en 2007 et une phase de confirmation en 2008, il connaîtra une généralisation des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). Toujours sur ce volet, Benaïssa a signalé au Président que pas moins de 12 000 projets de proximité entrant dans le cadre du PPDRI sont programmés et porteront sur quatre axes : la modernisation et/ou la réhabilitation des villages et ksour, la diversification des activités économiques en milieu rural, la protection et la valorisation des ressources naturelles et, enfin, sur la protection et la valorisation du patrimoine rural, matériel et immatériel. L'orateur signalant, dans le but d'une meilleure rationalité et efficacité, qu'il sera procédé au recentrage des programmes de protection des ressources naturelles, notamment des espaces forestiers, steppiques et sahariens. Et de préciser que les programmes en question s'élaborent à partir de la base au niveau des cellules d'animation rurales communales, pour mettre à contribution les populations rurales, la société civile, les organisations rurales, y compris traditionnelles. A propos des contrats de performance initiés par le ministère de l'Agriculture et auxquels devront se soumettre chacune des wilayas du pays pendant la période 2009-2013 et spécifiques à chacune des wilayas du pays, Benaïssa a précisé que ces contrats de performance concernent dix programmes nationaux d'intensification des productions agricoles et des programmes spécifiques, à savoir l'intensification des productions de céréales, de légumes secs, de lait, de pomme de terre, d'huile, de dattes, de semences et plants, d'élevage et d'aviculture ainsi que par les programmes relatifs à l'économie de l'eau et aux pôles agricoles intégrés. Pour arriver à développer notre agriculture, il s'agira, selon l'orateur du jour, de recentrer les missions et de mettre en synergie les différentes actions économiques. Et de notifier que les efforts vont concerner également les budgets alloués au secteur avec des crédits se situant autour de 370 milliards de dinars par an, dont plus de la moitié est consacrée à la protection du pouvoir d'achat du consommateur, à travers la prise en charge du différentiel des prix. Une série de programmes et d'actions ont été déployés pour le renouveau de l'économie agricole qui se sont traduits par la création d'un environnement incitatif pour l'activité agricole et le développement des investissements à travers, notamment, le lancement du crédit sans intérêt «RFIG» au bénéfice des agriculteurs, des éleveurs et des opérateurs des activités annexes, et l'intensification de la mécanisation agricole à travers le renforcement du crédit leasing et d'autres mesures. D'après le ministre, toutes ces mesures tendent à sécuriser les acteurs, créateurs de richesses : agriculteurs, éleveurs et industriels de l'agroalimentaire, et à les encourager à investir, à s'investir et à moderniser leurs activités. Toujours dans le même esprit et afin de protéger les revenus des agriculteurs et le pouvoir d'achat des consommateurs, le système de régulation des produits agricoles de large consommation a été mis en place et concerne dans sa première phase la pomme de terre, il intégrera progressivement les autres produits agricoles de base et induira l'extension et la modernisation de l'industrie du froid ainsi que les capacités de conditionnement des fruits et légumes et des centres d'abattage des animaux et de traitement des viandes modernes. Rappelons enfin que dans son exposé présenté au président de la République, le ministre a fait lecture du bilan relatif aux différents plans et programmes de développement de l'agriculture et du monde rural exécutés jusque-là. Z. A.