La devise chinoise fait désormais partie des monnaies de référence du Fonds monétaire international (FMI), en intégrant les droits de tirage spéciaux (DTS), à l'instar du dollar, de l'euro, de la livre sterling et du yen. Un pas important vers son internationalisation et sa convertibilité dans le système financier mondial. La devise chinoise fait désormais partie des monnaies de référence du Fonds monétaire international (FMI), en intégrant les droits de tirage spéciaux (DTS), à l'instar du dollar, de l'euro, de la livre sterling et du yen. Un pas important vers son internationalisation et sa convertibilité dans le système financier mondial. L'entrée du yuan hier dans le club fermé des monnaies de référence du Fonds monétaire internationale (FMI) est un «tournant historique» pour l'internationalisation de la devise, s'est réjouit la Banque centrale chinoise, promettant en retour un «approfondissement» des réformes financières et de l'ouverture du pays. A partir d'hier, la devise chinoise est officiellement partie intégrante de l'unité de compte du Fonds monétaire international, les droits de tirage spéciaux (DTS), où elle rejoint les monnaies américaine et européenne mais également la livre britannique et le yen japonais. «Les fruits des réformes et de l'ouverture de son secteur financier» C'est «une étape historique» pour le renminbi (autre nom du yuan), qui «confirme les réussites de la Chine dans le développement économique, ainsi que les fruits des réformes et de l'ouverture de son secteur financier», a commenté la Banque centrale (Pboc) dans un communiqué. «La Chine regarde cette inclusion comme un tournant. Elle va approfondir ses réformes, élargir l'ouverture de son secteur financier, et renforcer ses contributions» pour «conforter le système financier mondial», a poursuivi la Pboc. Depuis plusieurs années, la Chine ne ménage pas ses efforts pour faire du yuan une monnaie de réserve internationale, à la hauteur de son rang de deuxième puissance économique mondiale, sur fond d'ouverture très graduelle de son marché. L'adoubement par l'institution de Washington est donc une victoire diplomatique pour Pékin, doublée d'une charge symbolique forte, le yuan entrant officiellement dans la cour des grandes monnaies mondiales. Cela pourrait «accélérer la diversification des réserves des Banques centrales et fonds souverains dans la devise chinoise», même s'ils «ne sont pas obligés de s'ajuster strictement à la composition des DTS», observe Dariusz Kowalczyk, analyste de Crédit Agricole, prévoyant un accroissement de leurs réserves en yuans de 25 à 30 milliards de dollars. La Pboc a déjà conclu des accords d'échanges de devises (swaps) avec une trentaine de banques centrales, et multiplié les quotas d'investissements en yuans accordés à des institutions étrangères, tout en encourageant les émissions d'obligations en yuans sur les places internationales. Pas encore pleinement convertible Cependant, contrairement aux autres monnaies parties prenantes des DTS, le yuan n'est pas pleinement convertible, et le rapatriement de capitaux investis en Chine par des étrangers reste difficile. A l'heure actuelle, le renminbi ne peut fluctuer face au dollar que dans une fourchette de 2% de part et d'autre d'un cours-pivot fixé quotidiennement par la Banque centrale : or, celle-ci souffle le chaud et le froid et avait notamment décidé en août 2015 une brusque dévaluation qui avait ébranlé les marchés. Pour les analystes, ces restrictions et l'interventionnisme invétéré des autorités chinoises - qui s'engagent par avance à maintenir la stabilité de la devise - pourraient limiter drastiquement l'appétit des institutions étrangères, soucieuses de liquidité, pour le yuan. Latribune.fr