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Un baril à 60 dollars est envisageable d'ici fin 2016, selon l'Arabie saoudite La Russie prête à se joindre aux mesures pour limiter la production de pétrole
Après avoir dépassé les 50 dollars jeudi à New York, le baril de pétrole pourrait passer à 60 dollars d'ici la fin 2016, selon le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh. «Nous voyons une convergence de l'offre et de la demande. Il n'est pas impensable qu'on arrivera à (un baril) à 60 dollars d'ici la fin de l'année», a déclaré, hier M. al-Faleh, lors d'une allocution au Congrès mondial de l'énergie à Istanbul. Les marchés enregistrent en effet une tendance haussière depuis la décision surprise de l'Opep, le 28 septembre, de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour, contre 33,47 mbj en août. Les 14 pays de l'Opep voulaient se réunir à Alger pour s'entendre sur un gel de la production. Mais à la surprise de tous, le cartel pétrolier est parvenu à un accord pour réduire la production de pétrole de 750 000 barils/jour. Mais, selon le ministre saoudien de l'Energie, l'Opep doit faire en sorte de ne pas trop resserrer la production afin de ne pas provoquer de choc sur le marché. «Ce n'est pas le prix que je regarde, mais plutôt l'offre et la demande», a-t-il indiqué avant d'ajouter : «Nous ne voulons pas créer un choc sur le marché et déclencher un processus susceptible d'être nuisible.» Rappelons qu'aujourd'hui l'Arabie saoudite est confrontée à une situation de déficit budgétaire, lequel a atteint l'année dernière le niveau record de 98 milliards de dollars, liée à la stagnation de son économie. Elle a été contrainte de réduire les salaires des fonctionnaires. La Russie, troisième grand producteur de pétrole, est, quant à elle, confrontée à une grave crise économique. La dégringolade du rouble, liée à ce recul des cours de brut, a renchéri le coût des importations et des biens de première nécessité. Pour sortir sereinement de cette récession, la Banque centrale russe s'est préparée à un «scénario de risque», dans lequel le cours du baril de pétrole se maintiendrait autour de 35 dollars sur les trois prochaines années. Pour enrayer la chute des prix, ces deux premiers producteurs d'or noir, c'est-à-dire la Russie et l'Arabie saoudite, se sont engagés le 5 septembre dernier à une «étroite coopération» pour assurer la stabilité du marché du pétrole. Le président Vladimir Poutine a jugé, début septembre, que les prix n'étaient pas «justes» actuellement. Pour doper les cours, la Russie se dit aujourd'hui prête à se joindre aux mesures destinées à réduire la production de pétrole pour doper les cours. «La Russie est prête à se joindre aux mesures pour limiter la production de pétrole», a déclaré, hier, M. Poutine dans une allocution lors du Congrès mondial de l'énergie à Istanbul, émettant le vœu de voir l'Opep «se joindre à cette idée en novembre». «Dans le contexte actuel, nous pensons qu'un gel ou une réduction de la production de pétrole est le seul moyen pour préserver la stabilité du secteur de l'énergie et accélérer le rééquilibrage du marché», a-t-il encore dit. De son côté, le président vénézuélien Nicolas Maduro appelle, lui à la mise en place d'un nouveau mécanisme pour doper les cours du pétrole. Dans une allocution lors du Congrès mondial de l'énergie, M. Maduro a estimé qu'une réunion informelle, qui devrait s'y tenir demain entre les producteurs membres et non-membres de l'Opep, à laquelle la Russie est attendue, pourrait constituer un premier pas vers la mise en place d'un tel mécanisme. «Les prix actuels ne peuvent durer. Nous avons atteint les plus bas niveaux enregistrés depuis 40 ans. Ils sont même inférieurs au coût de production», a affirmé M. Maduro. Les prix doivent être plus justes et plus réalistes. Pour faire des investissements (rentables), «nous avons besoin d'un prix plus juste», a-t-il ajouté. Après avoir atteint un point haut vendredi, les prix du pétrole refluaient, hier en cours d'échanges européens, les marchés surveillant les annonces venues de ministres de l'Opep présents à Istanbul, alors que les estimations de marché seront publiées cette semaine. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 51,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 13 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le mois de novembre cédait 22 cents à 49,59 dollars. Les cours de l'or noir ont grimpé vendredi jusqu'à 52,84 dollars pour le Brent et à 50,74 dollars pour le WTI, au plus haut depuis leur record de l'année à la mi-juin, soutenus depuis deux semaines par l'accord trouvé par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur une limitation de leur production. B. A./Agences ht:115%;font-family:Arial'