Une conférence de presse sur la «Stratégie et plans d'actions nationaux pour la biodiversité 2016-2030 (SPANB) s'est tenue, hier à Alger, en présence des ministres des Ressources en eau et de l'environnement, Abdelkader Ouali, et de l'Agriculture, du développement rural et de la pèche, Abdesslam Chelghoum, et ce, afin de présenter la stratégie et le plan d'actions nationaux de la biodiversité 2016-2030. Lors de son allocution d'ouverture, M. Ouali indiquera que l'Algérie figure parmi les rares pays ayant constitutionaliser le droit du citoyen à un environnement sain. Les deux article 68 et 19 de la Constitution consacrent ce droit, et soulignent la nécessité de protéger l'environnement contre toute forme d'agression et de dégradation. Concernant la nouvelle stratégie de la biodiversité, le ministre indiquera que cette dernière répondra aux ambitions sociales, économiques et environnementales de notre pays. «Sa mise en œuvre vise à être un moteur de création d'emplois et de revenus durables, et doit contribuer à augmenter la résilience de l'Algérie face au changement climatique, à travers la conservation, la restauration, l'utilisation durables et la valorisation de la biodiversité», dira M. Ouali. Le ministre n'omettra pas de préciser que l'élaboration de cette stratégie opérationnelle est le fruit d'une concertation active avec l'ensemble des acteurs et partenaires concernés par l'utilisation, la valorisation et la conservation de la biodiversité. M. Chelghoum affirmera, pour sa part, que son secteur est concerné à 100% par cette nouvelle stratégie de la biodiversité et ce, dans tous ses programmes, tout en indiquant qu'il y a eu une contribution remarquable de son secteur dans l'élaboration de cette nouvelle stratégie. «L'élaboration de cette stratégie liée à la biodiversité témoigne de la complémentarité de nos deux secteurs à savoir les Ressources en eau et l'Agriculture. Ça reflète également l'importance accordée par les pouvoirs publics à l'environnement. Notre patrimoine forestier reste vulnérable et exposé aux différentes formes d'agressions et de dégradation, c'est la raison pour laquelle intervient cette nouvelle stratégie de la biodiversité», dira-t-il. «La restauration de nos écosystèmes, le renforcement du dispositif contre la sécheresse, ainsi que la prévention contre toute menace liée à l'environnement demeurent notre préoccupation, tout comme les autres secteurs», affirme-t-il. Lors de son allocution, la représentante du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Algérie, Randa Aboul-Hosn, a fait savoir qu'un travail colossal en termes de concertation pour la protection de l'environnement, a été réalisé, et ce pour enrichir toutes les idées et programmes idoines visant la protection des écosystèmes. Mme Aboul-Hosn a salué les efforts de tous les acteurs ayant contribué à l'élaboration de cette nouvelle stratégie sur la biodiversité. «L'Algérie est un pays très riche en ressources naturelles, mais il fait également face aux différents défis sur le plan biologique et environnemental pour lesquels il est nécessaire de mettre des mécanismes en vue de les relever. La préservation des écosystèmes est l'affaire de tous», souligne-t-elle. La «Stratégie et plans d'actions nationaux pour la biodiversité» (SPANB) a également été présentée par la directrice chargé du projet, Saïda Laouar, qui a mis en relief son coût financier, son importance et ses objectifs. Mme Laouar indiquera qu'une enveloppe de 20 millions de dinars a été allouée pour sa concrétisation et 30 experts nationaux ont contribué dans ce travail. La responsable dira que le cadre stratégique national de biodiversité vise aussi à répondre aux objectifs d'Aichi, et au nouveau plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 de la convention sur la diversité biologique ainsi qu'aux objectifs de développement durable. Quant à l'expert Senior du PNUD, Ludwig Liagre, il présentera les objectifs, orientations, stratégies et activités de la SPANB, tout en expliquant brièvement l'impérieuse nécessité de protéger l'environnement. «L'Algérie a un incroyable capital naturel qu'il faut protéger pour le développement durable et ce, contre les changements climatiques et la vulnérabilité. La vision de la SPANB vise à servir les ambitions sociales, économiques et environnementales de l'Algérie», a-t-il indiqué. Pour rappel, la Convention sur la diversité biologique (CBD) est une des trois conventions de Rio établie en 1992, qui a trois principaux objectifs à savoir la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable des composants de la biodiversité et le partage juste et équitable des bénéfices tirés de l'utilisation des ressources génétiques. L'Algérie est partie prenante de la CBD depuis 1995 et a élaboré en 2000 une première SPANB afin de répondre aux enjeux du cadre stratégique d'Aichi 2010-2020. En adéquation avec le schéma d'aménagement du territoire, la nouvelle SPANB s'inscrit dans la période 2016-2030 et vise à servir les ambitions sociales, économiques et environnementales de l'Algérie. La mise en œuvre de la SPANB doit donc être un moteur de création d'emplois et de revenus pérenne et doit contribuer à augmenter la résiliation de l'Algérie face aux changements climatiques. A travers la conservation, la restauration et l'utilisation durables et l'utilisation et la valorisation de la biodiversité, l'Algérie sera donc capable de mieux affronter les défis sociaux économiques et environnementaux liées aux changements globaux. Les conférenciers ont souligné lors de la clôture du débat la nécessité de donner une place importante aux organisations de la société civile (associations, ONG environnementale, associations culturelles, corporations, professeurs) pour la mise en œuvre de la SPANB, et de créer un réseau d'ONG et associations qui pourront proposer des projets et activités liés à la SPANB. F. O.