Les gazettes et les internautes ont déjà scellé son sort ou presque : le président de la FAF l'aurait déjà licencié ou lui aurait accordé un court répit, jusqu'au prochain match qualificatif des Fennecs. Lui, c'est le Serbe Milovan Rajevac, déjà sérieusement sur la sellette dès la première véritable épreuve de feu ! Mais qu'il reste après le prochain match contre le Nigeria, qu'il parte juste après ou qu'il soit limogé bien avant, là n'est finalement pas la question. Le vrai problème c'est d'abord cette incapacité de la Fédération algérienne de football à donner à l'EN un entraîneur stable et de standing international. Ou à la rigueur un technicien algérien de qualité comme l'équipe nationale en a déjà eu et qui furent d'ailleurs les seuls entraîneurs à avoir obtenu des titres importants. Pire encore que la stature du coach, l'instabilité, très forte, à la direction des Verts est un vrai cancer. Non seulement le football de sélection, à de rares exceptions près, n'a jamais eu à sa tête une grosse pointure internationale, mais il a compté 55 sélectionneurs, dont 13 étrangers, en 53 ans, 62 au total en comptant les duos ! Record mondial absolu ! On a même eu des sélectionneurs qui auront fait des passages d'un, de deux ou de trois mois ! Autre record dans le record, celui de Mohamed Raouraoua comme «bouffeur de sélectionneurs» frappe aussi fortement les esprits : Rajevac aura été finalement le 10e entraîneur et le 5e étranger à travailler sous son règne absolu en à peine sept ans ! Avec les nationaux et les étrangers, le président de la FAF n'a jamais gagné quoi que ce soit, hormis d'avoir obtenu deux qualifications de suite au Mondial, il est vrai, une première dans l'histoire du foot de sélection. Et à chaque fois qu'un étranger est nommé, un débat sur les avantages comparés des techniciens nationaux et étrangers est alors suscité. Débat controversé qui ne départage pas les partisans de l'efficacité se réclamant de la mondialisation ou de la préférence nationale. Vieux débat de l'œuf national et de la poule étrangère. Pour les adeptes d'un choix algérien, il suffit de savoir que tous les titres ont été acquis grâce à des entraîneurs du cru. Même pas par des Algériens de France ou d'ailleurs. Mais pour valable qu'il soit, l'argument n'a pas valeur d'axiome, la vérité se nichant dans la loi de la relativité du foot. Mais il faut donc apprécier à leur juste valeur les accessits obtenus. A plus forte raison quand on les a eus tous en Algérie. Encore plus quand il ne s'agit pas de distinctions majeures, exception relative de la CAN 90. A contrario, le choix d'un étranger n'est pas non plus la panacée. Le football algérien en a déjà connu beaucoup. Et si nul n'est prophète en son pays, une hirondelle étrangère n'a jamais fait non plus le printemps du ballon rond algérien, médiocre et sous-développé. Ses maux, telles les plaies d'Egypte, sont archi connus. A commencer par l'instabilité maladive de son encadrement. Et que dire encore de ses faiblesses structurelles, dont l'organisation, le management, la formation et les infrastructures indignes d'un pays aussi riche et aussi jeune que l'Algérie ? Le pays n'a pas encore de sélection apte à gagner une autre CAN ou de se qualifier de nouveau pour le second tour d'un Mondial. Elle n'a pas de stades en nombre suffisant et aux normes internationales. Elle ne possède même pas un terrain gazonné ressemblant à autre chose qu'un champ de patates. Alors, Rajevac ou un autre… N. K.