Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammed Barkindo, a jugé, hier, que les discussions au sein du cartel sur une limitation de la production de pétrole en étaient à la mi-temps, avant leur reprise prévue fin octobre à Vienne. «Nous en sommes à la mi-temps [...], après nous être réunis à Alger puis à Istanbul, où nous avons invité nos partenaires à se joindre à nous», a expliqué M. Barkindo lors de la conférence Oil & Money à Londres. Le cartel, qui fait face à une chute brutale des prix de l'or noir depuis 2014 avec une croissance morose de la demande et une hausse de la production, a annoncé fin septembre à Alger travailler sur un accord de limitation de sa production. «Maintenant, nous nous préparons à jouer la deuxième mi-temps, à Vienne à la fin du mois d'octobre», a-t-il ajouté. Les pays partenaires de l'Opep, dont la Russie, ont été invités à participer à cette rencontre technique. Ce n'est que lors d'une réunion ultérieure de l'Opep, le 30 novembre à Vienne, que pourrait être concrétisée la limitation de la production, dont le principe a été annoncé à Alger. Le secrétaire général de l'Opep s'est montré plutôt optimiste. «Ce que nous avons fait, c'est prendre une décision qui permettrait un rééquilibrage plus rapide que la plupart des projections», a-t-il argué. Selon les projections de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le marché devrait se rééquilibrer de lui-même au cours du deuxième semestre 2017, une tendance qui pourrait être accélérée en cas d'accord sur la baisse de la production. «Si l'Opep respectait son nouvel objectif de réduire sa production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (mbj), le rééquilibrage du marché pourrait intervenir plus rapidement», a affirmé l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole, tout en abaissant de 1,3 à 1,24 mbj sa prévision de croissance pour la consommation mondiale d'or noir en 2016, à 96,3 mbj. En septembre, le cartel de 14 pays a pompé au niveau record de 33,64 mbj, soit 160 000 barils par jour de plus par rapport à août, mais surtout un bond de 910 000 bj sur un an. La production de l'Irak a atteint un plus haut avec 4,46 mbj tandis que celle de l'Iran s'est élevée à 3,67 mbj, légèrement supérieure au niveau moyen de 2011, avant les sanctions internationales, selon l'AIE. En dehors de l'Opep, la Russie a ouvert à fond les robinets en septembre et a permis d'augmenter de près de 0,5 mbj la production des pays n'appartenant pas au cartel par rapport à août, à 56,6 mbj. Sur un an, l'offre est toutefois en retrait de 0,9 mbj en raison du ralentissement observé aux Etats-Unis et en Chine. Elle devrait décliner dans la même proportion sur l'ensemble de 2016, avant un rebond de 0,4 mbj en 2017. En tout, la production mondiale a atteint 97,2 mbj en septembre, en hausse de 600 000 bj sur un mois et de 200 000 bj par rapport à la même période un an plus tôt. B. A./Agences