Les clubs sportifs algériens devraient absolument bien compter leurs sous et faire très attention à leur trésorerie. L'exercice 2016-2017 sera certainement très difficile sur le plan financier, en raison de la rationalisation drastique des budgets publics. Les clubs sportifs algériens devraient absolument bien compter leurs sous et faire très attention à leur trésorerie. L'exercice 2016-2017 sera certainement très difficile sur le plan financier, en raison de la rationalisation drastique des budgets publics. Les collectivités locales ainsi que les sponsors publics et privés, principaux bailleurs de fonds de ces formations, n'ont plus les mêmes moyens que les saisons précédentes. Les aides qui leurs sont attribuées d'ordinaire seront nettement revues à la baisse. En dépit de plusieurs mises en gardes émanant des pouvoirs publics et des instances sportives nationales, les clubs dits professionnels de football persistent dans leur démarche suicidaire qui consiste à dépenser sans compter. Très mal gérés, les sociétaires des deux ligues professionnelles se trouvent aujourd'hui poursuivis devant les instances internationales par des athlètes et des techniciens qui réclament leurs dus. Les exemples du MCE Eulma et du MC Alger sont caractéristiques d'un gaspillage monumental et d'une inconscience condamnable. Le doyen est sommé par la FIFA de payer la somme astronomique de 22,3 millions de dinars à un ancien joueur étranger qui n'a pas totalisé une centaine de minutes de jeu au sein du club ! Le Camerounais Ngoula, prématurément licencié de manière unilatérale, sans accord préalable avec son agent ni décision judiciaire favorable au club, a porté son affaire devant l'instance de Gianni Infantino et a eu, évidemment, gain de cause. La formation algéroise est sommée de payer la somme précitée, faute de quoi elle s'exposerait à de lourdes sanctions sportives dont la défalcation de points, voire la rétrogradation en division inférieure. Une «bêtise» très chèrement payée ! L'actuelle direction du club vit dans la hantise de voir d'autres joueurs, abusivement «libérés» de la même manière, adopter une démarche similaire qui finirait par ruiner l'équipe. Le MCEE a commis à peu près la même bévue, en refusant de payer deux mois de salaire à un ancien entraîneur algérien, résident à l'étranger. Quelque chose comme 900 000 dinars. Devant cet entêtement, Rachid Malek saisit, à son tour, la FIFA pour récupérer son dû. La décision n'a pas tardé. Le club de L2, auquel on a déjà défalqué 3 points dans le cadre de cette affaire, est contraint de s'acquitter la rondelette somme 4,2 millions de dinars, comprenant pénalités de retard et autres frais de la procédure. Ce type de gestion approximative est courant dans tous nos clubs qui demeurent bien loin du professionnalisme. Les directions de ces équipes vivent encore à l'ère de l'amateurisme. Leur conduite approximative des affaires exposent les fameuses sociétés sportives (SSPA) à de lourdes condamnations. C'est incontestablement le plus grand obstacle à la mise en place du management réellement professionnel. Prenant conscience de cette terrible carence, la FAF ne cesse d'alerter les clubs à faire très attention pour ne pas s'exposer aux foudres de la FIFA, de la CAF et du TAS (tribunal arbitral du sport). Par ces temps de vaches maigres, de telles sanctions coûtent très cher et exposent ses auteurs à la faillite, pure et simple. En plus de toutes ces bêtises, la gestion courante de ces SSPA est visiblement inconsciente des difficultés exprimées par le gouvernement et l'ensemble des Algériens. On continue à attribuer des salaires mirobolants aux joueurs et aux techniciens. On licencie à tour de bras en payant bêtement les pots cassés. On s'offre même des stages onéreux à l'étranger sans que tout cela n'apporte la moindre amélioration dans le niveau catastrophique des championnats locaux de la discipline. Les pouvoirs publics, jusque-là conciliants et complaisants avec ces formations, doivent agir fermement pour instaurer et imposer des règles d'une gestion saine. Pour commencer, toutes les SSPA doivent payer leurs impôts et déclarer tous leurs employés à l'assurance. Il s'agit d'un premier pas indispensable dans la bonne direction. Ensuite, on doit aussi contraindre tous ces sociétés déficitaires à ouvrir leurs capitaux à la participation privée pour renflouer leurs caisses. Seule voie possible pour en remettre les rênes à de vrais managers et des entrepreneurs avisés. Il s'agit, en clair, de mettre les présidents de clubs devant leurs responsabilités. Ce grand ménage systématique au niveau des directions des clubs et des associations est manifestement un préalable à la relance, voire la pérennité du sport algérien. Quand on aurait accompli cette mission essentielle pour le salut du sport et des sportifs, on pourrait ensuite parler du volet technique, de performance et d'objectifs. K. A.