Le football algérien s'enlise dans la gadoue. Ni la tutelle, ni les instances sportives ne semblent s'inquiéter de la tournure tragi-comique des événements. Les 32 sociétaires des deux ligues dites professionnelles ont déjà «consommé» 37 entraîneurs depuis le début de l'exercice en cours et la liste est encore ouverte. Un triste record qui donne une idée approximative sur l'état de déliquescence du sport-roi. En ligue 1 Mobilis, 17 coachs ont été virés. En ligue 2 Mobilis, ils sont 20 à se faire limogés. Le football algérien s'enlise dans la gadoue. Ni la tutelle, ni les instances sportives ne semblent s'inquiéter de la tournure tragi-comique des événements. Les 32 sociétaires des deux ligues dites professionnelles ont déjà «consommé» 37 entraîneurs depuis le début de l'exercice en cours et la liste est encore ouverte. Un triste record qui donne une idée approximative sur l'état de déliquescence du sport-roi. En ligue 1 Mobilis, 17 coachs ont été virés. En ligue 2 Mobilis, ils sont 20 à se faire limogés. La fausse «professionnalisation» de la discipline a engendré, contre toute attente, une affligeante baisse de niveau sur le double plan technique et moral. La sélection nationale, faute de profils compétitifs adéquats parmi les joueurs locaux, se tourne résolument vers les athlètes expatriés évoluant en Europe. Les cas de dopage se multiplient. La violence gagne du terrain dans les stades et en dehors. Tous les clubs sont déficitaires. Certains sont quasiment en faillite et traîne plus de six mois d'arriérés de salaires impayés. Tous ne s'acquittent pas de leurs impôts et autres charges sociales. Livrées à la rapine et à l'anarchie, les fameuses sociétés sportives (SSPA) ressemblent plutôt à des râteliers où se bouscule une faune de rapaces et de charognards, ameutés par l'argent des subventions publiques et celui des sponsors. La FAF et ses démembrements, visiblement dépassés par l'ampleur du pourrissement, font plus de figuration que de vraie régulation. Les autorités, passives et insensibles, tardent à sonner la fin de cette mauvaise plaisanterie. Se sentant frustrés par tant de cynisme, le public se mêle ouvertement des affaires et s'applique, lui aussi, à imposer ses choix, ses codes et ses lois. En somme, c'est la débandade ! N'est-il pas temps de remédier à cette situation qui menace, à tout moment, de déferler sur l'espace public ? N'est-il pas encore l'heure pour instaurer le vrai professionnalisme ? Le souci majeur aujourd'hui ne réside pas dans la baisse du niveau sportif, mais porte surtout sur le risque potentiel de troubles et d'atteinte à la stabilité de villes entières. On n'est ni les premiers ni les derniers à opter pour le professionnalisme et à l'appliquer sur le terrain. Il suffit de faire respecter strictement toutes les lois promulguées à cet effet pour que tout aille pour le mieux. Tout le problème réside dans le laxisme de la tutelle et l'indulgence insensée des instances sportives. Dans les championnats professionnels qui se respectent, un club en faillite est automatiquement rétrogradé en division inférieure. Un ultimatum précis est fixé aux équipes déficitaires pour sortir de l'ornière faute de quoi elles s'exposeraient à des sanctions très sévères. Tout l'enjeu réside à ce niveau : le contrôle rigoureux de la gestion. Le jour où les dirigeants des SSPA seront mis devant leurs responsabilités, tout finira par s'arranger. Mais tant qu'on navigue comme cela à vue, les choses iront toujours de mal en pis. La saison qui passe sera toujours préférable à celle qui s'annonce. Ce n'est un secret pour personne, nos clubs sont très mal managés. Toute leur trésorerie est impunément dilapidée en salaires, primes et autres faux frais de préparation. Leur patrimoine, matériel et moral, a été pillé. Le recul dramatique du football national n'a pas d'autres raisons que celle-là. Ce laisser-aller criminel explique, à lui seul, tous les autres motifs secondaires comme l'abandon de la formation, l'absence de stabilité des effectifs, les difficultés financières ou le manque d'infrastructures. Un bon manager, avec les mêmes moyens disponibles aujourd'hui, mettra tout cela et plus à la disposition de son équipe. La véritable panne réside dans l'absence d'une réelle régulation avec un contrôle financier sérieux et une application impartiale des lois et autres règlements inscrits dans le cahier des charges. Ce qui est valable pour le football, l'est aussi pour les autres disciplines qui n'arrivent plus à préparer de relève digne de l'histoire récente et ancienne du sport algérien. Il appartient aux autorités et aux instances sportives de se ressaisir pour réinstaurer un peu d'ordre. Les attentes des vrais sportifs dans ce registre précis sont légitimes et ne sauraient être longtemps ignorées. K. A.