Le rôle trouble des Etats-Unis et des membres de la coalition dans la tragédie syrienne n'aura fait que compliquer les rapports déjà tendues entre Moscou et Washington. Les Américains considérant la zone du Moyen-Orient comme faisant partie de leur pré-carré stratégique et énergétique, semblent n'avoir jamais accepté l'aide apportée par l'armée russe à l'armée syrienne dans l'objectif de récupérer les territoires tombés entre les mains des groupes armés Le président russe Vladimir Poutine a accusé, jeudi, les Etats-Unis de ne pas avoir tenu leurs engagements concernant le règlement de la crise en cours en Syrie. Bien que Moscou s'est dit prêt à travailler avec le futur président des Etats-Unis pour améliorer les liens bilatéraux entre les deux puissances l'heure est à la suspicion. «Il est très difficile pour nous de communiquer avec l'actuelle administration américaine car elle ne met en œuvre aucun accord, y compris sur la Syrie», a déclaré Poutine. Le rôle trouble des Etats-Unis et des membres de la coalition dans la tragédie syrienne n'aura fait que compliquer les rapports entre Moscou et Washington. Les Américains considérant la zone du Moyen-Orient comme faisant partie de leur pré-carré stratégique et énergétique semblent ne pas avoir accepté l'aide apportée par l'armée russe à l'armée syrienne dans l'objectif de récupérer les territoires tombés entre les mains des groupes armés. La Russie a régulièrement fait entendre son mécontentement concernant l'incapacité des Etats-Unis à séparer en Syrie ceux que l'on appelle les opposants «modérés» des groupes terroristes, une attitude qui, selon Moscou, aurait provoqué la rupture du cessez-le-feu négocié par la Russie et les Etats-Unis. Une posture ambiguë qui aura considérablement aggravé la situation dans la ville d'Alep, toujours au cœur de combats meurtriers. En réponse aux accusations sans fin concernant le rôle qu'il aurait joué dans la campagne pour l'élection présidentielle américaine, Poutine a déclaré que Moscou est «quelque peu indifférent» au nom qui sortira des urnes le 8 novembre, mais qu'il salue toutes les intentions visant à normaliser les liens bilatéraux entre les deux puissances. Poutine a infirmé les informations insistantes selon lesquelles le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, serait le favori du Kremlin. «C'est complètement absurde», a-t-il dit. «Son comportement est extravagant... mais il représente les intérêts d'une grande partie des Américains moyens, qui en ont assez des élites», a-t-il affirmé ajoutant être «prêt à parler avec un nouveau Président afin de trouver des solutions à toutes les questions compliquées». Les relations entre la Russie et les Etats-Unis se sont dégradées depuis la crise en Ukraine au début de l'année 2014, notamment lorsque Washington a pris un ensemble de sanctions contre Moscou à cause de la crise ukrainienne. Viendra ensuite la question de la Crimée qui envenimera davantage les relations entre les deux pays. Moscou, qui possède des bases militaires en Syrie, s'est engagé auprès de Damas considérant que c'est aux Syriens de décider de leur avenir alors que Washington voulait la chute du régime. Moscou a récemment annoncé des mesures «symétriques et asymétriques» contre la possible prolongation des sanctions américaines. Les efforts déployés conjointement par les deux parties pour promouvoir un règlement politique de la longue crise syrienne ont été anéantis et chacune des parties accuse l'autre d'avoir violé la trêve si difficilement négociée en septembre. M. B./Agences