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Brexit : ruineux comme un divorce
Ce que les Britanniques ne paieront pas, les Continentaux auront à l'acquitter
Publié dans La Tribune le 10 - 11 - 2016

C'était la séparation du siècle. Lorsqu'il fut prononcé en 1996, le divorce de Lady Diana Spencer et du prince de Galles était le plus cher jamais révélé au Royaume-Uni : 18 millions de livres (environ 20 millions d'euros), selon la presse.
C'était la séparation du siècle. Lorsqu'il fut prononcé en 1996, le divorce de Lady Diana Spencer et du prince de Galles était le plus cher jamais révélé au Royaume-Uni : 18 millions de livres (environ 20 millions d'euros), selon la presse.
Une coquette somme qui ruina Charles. «La princesse Diana lui a pris jusqu'au dernier sou. Il m'a été demandé de tout liquider, tous ses investissements, pour qu'il puisse verser le cash. Après, j'ai arrêté d'être son conseiller financier, car il n'avait plus de fortune personnelle», fit pleurer, bien des années après, le banquier-conseil du prince Charles, Geoffrey Bignell.
Vingt ans plus tard, les sujets de Sa Majesté vont devoir passer à la caisse pour payer le divorce le plus cher du nouveau siècle, le Brexit : de 35 milliards à 45 milliards d'euros, a-t-on calculé du côté français. Entre 50 milliards et 60 milliards d'euros, entend-on à la Commission européenne. L'addition est colossale et s'alourdit au fil de la dévaluation de la livre.
On se souvient des arguments des «brexiters», qui expliquaient que la sortie de l'Union européenne (UE) permettrait de réallouer, chaque semaine, 350 millions de livres au budget de la sécurité sociale anglaise, le NHS. Le calcul se fondait sur la somme britannique de 20 milliards d'euros versée chaque année au budget communautaire. Ce chiffre est faux pour deux raisons.
D'abord, la contribution nette du Royaume-Uni (la différence entre ce qu'elle paie à l'UE et ce qu'elle en reçoit) est environ trois fois moins élevée (les chiffres du budget européen varient beaucoup d'une année à l'autre). A l'avenir, les Britanniques devront compenser eux-mêmes les aides agricoles et régionales qui vont leur faire défaut.
Un jeu perdant-perdant
Surtout, dans un premier temps, Londres va devoir payer non pas moins, mais plus à l'Europe. Comment expliquer cet étrange phénomène ? C'est simple : l'UE et le Royaume-Uni sont engagés dans toute une série de programmes, qui s'étaleront au moins jusqu'au 31 décembre 2020, date de la fin du budget pluriannuel de l'UE.
Londres va devoir décaisser d'un coup toutes les sommes qu'il doit, un peu comme un propriétaire prié de payer immédiatement les travaux votés mais pas encore réalisés par sa copropriété lorsqu'il vend son appartement. Traduit en langage hôtelier, la totalité du séjour est due jusqu'en 2020. La négociation s'annonce houleuse : car ce que les Britanniques ne paieront pas, les Continentaux auront à l'acquitter.
Le Français Michel Barnier, mandaté par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, entamera les négociations avec les Britanniques si la première ministre Theresa May active comme prévu avant mars 2017 le fameux article 50 du traité de Lisbonne, qui permet de sortir dans un délai de deux ans de l'UE. Pour que les Anglais soient boutés hors d'Europe avant les élections européennes de juin 2019.
Le partage s'annonce laborieux. Qui, par exemple, versera les retraites des fonctionnaires européens ? L'UE est comme un Etat : se croyant éternelle, elle n'a pas constitué de réserves. Logiquement, le Royaume-Uni devrait verser sa quote-part de droits à pension accumulés entre 1972 et 2019. France Télécom avait fait la même chose en 1997, versant une soulte à l'Etat avant sa privatisation. C'est l'analyse faite à Paris, mais elle n'est pas partagée par la Commission : des empoignades juridiques sont à prévoir
Le Brexit n'échappera pas à la règle de tout divorce : c'est un jeu perdant-perdant, qui appauvrira aussi les Continentaux. Ainsi, Londres va devoir se retirer de la Banque européenne d'investissement (BEI), qui finance le plan Juncker. Mais qui rachètera sa part du capital (environ 3,5 milliards d'euros) ? Quelle conséquence aura ce retrait sur la solidité de l'établissement, sa notation et le financement des projets en cours ? Mystère.
Brouilles continentales attisées
Plus gênant, une fois les Britanniques partis avec leur solde de tout compte, il faudra suppléer leur contribution au budget bruxellois. Pour des raisons techniques liées à la disparition du rabais britannique négocié en 1984 par Margaret Thatcher, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède seront sollicitées avant la France et l'Italie.
Mais chacun sait que nul n'acceptera de payer rubis sur l'ongle. La Pologne et la Hongrie, qui entretiennent des relations exécrables avec Paris et Berlin, verront sans doute leurs aides, qui atteignent près de 20 milliards d'euros par an, rabotées. Bref, le divorce britannique va attiser les brouilles continentales.
L'idéal eût été que Londres continue de verser son obole pour avoir un accès libre au marché intérieur européen et permettre à la City de rester la place financière du continent. On n'en prend guère le chemin, avec le «hard Brexit» prôné par Theresa May.
Pour cela, il faudrait respecter trois conditions : accepter la liberté de circulation des travailleurs, clairement rejetée par le référendum ; verser, comme la Norvège, une contribution à Bruxelles ; et accepter le jugement d'une autorité supérieure – la Commission ou une cour de justice ad hoc – qui vérifie que des aides d'Etat et les divergences de réglementation ne perturbent pas le marché unique. La première ministre britannique a dit trois fois non.
Accords commerciaux à renégocier
Si on en reste là, il y aura donc un rétablissement des contrôles, voire des droits de douane, entre le Royaume-Uni et l'UE. Les Britanniques, qui tablent sur la division des Continentaux n'ont pas encore gagné la partie. La chancelière allemande, Angela Merkel, tient ferme pour l'instant, soucieuse de ne pas détricoter ce qui reste de l'UE.
Enfin, on s'est beaucoup gaussé du Royaume-Uni, à la peine pour négocier de nouveaux accords commerciaux avec l'Inde ou les Etats-Unis. Mais l'UE va devoir, elle aussi, revoir les 300 accords signés avec le reste de la planète dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce : elle aura un marché plus petit, et ses partenaires sont en droit de demander des compensations. On imagine déjà : trois cents sujets de mobilisation pour les altermondialistes. Un divorce, c'est ruineux et interminable.
A. L.
In lemondefr


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