Environ 15 000 nouveaux cas de diabète sont recensés chaque année à l'échelle nationale, a affirmé, hier, le président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger, Fayçal Ouhadda, lors de son intervention au forum du quotidien El Moudjahid à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le diabète. «Le nombre des diabétiques en Algérie a atteint les 4 millions de personnes, soit 10% de la population», a-t-il précisé, tout en appelant à une forte mobilisation pour lutter contre cette maladie chronique qui prend de jour en jour de l'ampleur. L'intervenant expliquera qu'il existe trois types de diabète, à savoir le diabète de type 1 qui est une maladie auto-immune, le diabète de type 2 avec le pancréas qui continue à secréter de l'insuline, mais l'organisme devient résistant et le diabète gestationnel qui est une maladie que les femmes peuvent contracter au cours du 2e trimestre de leur grossesse. Le docteur Habitouche Abdelhafid, médecin coordinateur de la Maison des diabétiques, a fait savoir de son côté que dix millions de cas de diabète de type 2 sont recensés en Algérie. A ce propos, le spécialiste a souligné que ce diabète de type 2 est le plus dangereux car ses symptômes n'apparaissent pas rapidement. «Il existe des gens qui sont touchés par ce type de maladie, mais qui ne se le rendent pas compte qu'après des années. C'est ce qui rend les cas de plus en plus compliqués», a détaillé le spécialiste tout en appelant les gens à faire un dépistage. «Cette maladie est chronique, mais elle est cependant traitable et évitable notamment quand il s'agit du type 2. Pour cela, les citoyens doivent adopter une alimentation saine et ajouter l'activité physique à leur programme journalier», indiquera-t-il. «Il faut bannir les aliments trop gras, sucrés ou salés car ils augmentent les risques aux maladies chroniques». Dans le but de sensibiliser les citoyens et les informer sur les dangers de cette maladie, M. Ouhadda a rappelé les campagnes de sensibilisation qui s'organisent au profit des malades à travers le pays. Il a cité, entre autres, les journées portes ouvertes qui ont eu lieu récemment à Alger dans l'objectif d'informer les citoyens sur les dangers et les complications du pied diabétique qui peuvent aller jusqu'à l'amputation. S'agissant des cas d'enfants touchés par cette maladie chronique, le même responsable a indiqué que 20% des enfants en Algérie sont atteints, soulignant qu'ils sont traités chez les services pédiatries des hôpitaux. Par la même occasion, le professeur Mansour Brouri, membre du Plan national de lutte contre les facteurs de risque de maladies chroniques (2015-2019) a relevé que 90% des amputations du pied diabétique étaient évitables appelant à développer la chirurgie vasculaire pour éviter le recours à cette intervention. En marge de son intervention, le Professeur a appelé les chirurgiens exerçant au niveau de l'Etablissement hospitalier spécialisé des maladies cardiovasculaires de Clairval à prendre en charge le pied diabétique. Pour sa part, le chef de service de médecine interne de l'hôpital Djilali-Belkhenchir de Birtraria a indiqué que sur 3 millions de diabétiques, 600 000 souffraient d'artériopathie dont 30 000 sont au stade d'ischémie chronique dont le seul remède est l'amputation. Il a estimé que la prise en charge de cet aspect par la chirurgie vasculaire (à travers un pontage) protégeait le malade contre l'amputation. Le spécialiste a préconisé un suivi régulier du diabétique insistant sur l'importance d'une prise en charge multidisciplinaire du diabète pour éviter les complications liées à cette maladie. Par ailleurs, les spécialistes ont mis l'accent sur les facteurs de risque de diabète, précisant que le tabagisme vient en tête. De sont côté, le président de la Fédération nationale des associations des diabétiques, Nouredine Bouceta, a souligné l'impératif de combattre les facteurs de risque du diabète et d'appliquer les dispositions dissuasives prévues au titre du nouveau projet de loi sur la santé et des programmes de prévention arrêtés par le ministère de la Santé pour lutter contre le tabagisme dans les lieux publics. Il s'est élevé contre la propagation du phénomène du tabagisme dans certains établissements hospitaliers et cliniques publics. Il a également plaidé pour la réinsertion des enfants diabétiques qui ont échoué dans leur parcours scolaire en raison de la maladie et qui ont dépassé l'âge de scolarisation. M. Bouceta a appelé le ministère concerné à faire obligation aux directeurs de wilaya de l'éducation de réadmettre ces élèves au niveau des établissements scolaires. C. C.