Une inquiétante augmentation du taux de diabétiques est enregistrée, cette année davantage, en Algérie. Passant de 11% en 2015 à 12% en 2016, ce nombre est en nette croissance, signale le président de la Fédération algérienne des associations des diabétiques. En chiffres, ils sont environ 4.5 millions de citoyens atteints par cette pathologie. Nouredine Boucetta indique que l'Algérie enregistre, chaque année, 25.000 nouveaux cas de diabète, décelés, notamment, lors des campagnes de dépistage précoce. 15% des personnes atteintes, précisément, celles âgées de 50 ans et plus, courent le risque d'amputation du pied, en raison de thromboses, qui affectent ce membre et des ulcérations qu'elles génèrent. S'exprimant, à l'occasion de la journée mondiale du diabète, le chef de service de médecine interne, de l'hôpital Djilali Belkhenchir de Birtraria, a indiqué que sur 3 millions de diabétiques, 600.000 souffrent d'artériopathie, dont 30.000 sont au stade d'ischémie chronique et pour l'unique solution-remède reste l'amputation. Une solution, qui peut-être évitée chez la majorité des cas de malades, révèle pour sa part le professeur Mansour Brouri, membre du plan national de lutte contre les facteurs de risque de maladies chroniques. Il a indiqué que 90% des amputations du pied diabétique étaient évitables. Le Pr Brouri a déploré le recours excessif, en Algérie, à l'amputation du pied diabétique. C'est pourquoi, il appelle à développer la chirurgie vasculaire pour éviter le recours à cette intervention. Le président de la FAAD révèle que, parmi les recensés en 2016, 30% sont insulino-dépendants et 25% n'ont pas d'assurance sociale. Pour ces derniers, c'est la «lourdeur» de certaines procédures administratives, qui mettent des années pour délivrer les cartes d'assurances aux citoyens diabétiques, qui pénalisent les malades. «Ils rencontrent des difficultés pour se procurer leurs hypoglycémiants et insuline», regrette la fédération algérienne des diabétiques, avant d'appeler, une fois de plus, ces administrations à faire preuve de plus de «souplesse», dans l'octroi de ces cartes, qui sont, disait Nourdine Boucetta, «primordiales» pour les malades, notamment, ceux des zones enclavées. Par ailleurs, l'orateur a mis en garde contre la prise de produits alimentaires complémentaires ou additifs et de médicaments, sans l'avis du médecin. Il a incité les diabétiques, à se conformer, à un régime équilibré et à respecter des règles de nutrition saine, qui sont, dit-il «la base du traitement, qui permet de préserver l'équilibre du taux de glucose dans le sang». 10.000 enfants atteints Chez les enfants, le danger est encore plus imminent. Dans le monde, chaque jour, plus de 200 enfants sont diagnostiqués avec le diabète de type 1. En Algérie, plus de 10.000 enfants scolarisés, de moins de 15 ans, sont diabétiques. Là encore, le nombre a «nettement augmenté», selon la Fédération algérienne des diabétiques. Il est en croissance de 3%, par an, chez les enfants et de 5 % chez les enfants en âge préscolaire. Pire encore, quelques cas de diabète, de type 2, commencent, désormais, à être recensés chez la frange juvénile. Il a été indiqué, en outre, que l'incidence du diabète de type 1, chez les enfants et les adolescents, est de 9 cas pour 100 000, et cette conséquence est étroitement associée à la maladie cœliaque (maladie chronique de l'intestin). Le diabète serait, ainsi, l'une des maladies chroniques, les plus courantes chez les enfants. Le taux de malades ne cesse de s'accroître, en raison, explique le président de cette association, d'un régime alimentaire complémentaire non surveillé, le nutritionniste, Dr Mohamed Khedim a mis l'accent, dans son intervention, sur le contrôle des parents de tout ce que leurs enfants sirotent comme boissons et jus contenant de forts taux de sucre et d'amidon. Il a, également, conseillé plus d'activités sportives. étant pénalisés par la maladie, les enfants diabétiques trouvent du mal à suivre leur cursus scolaire. C'est pour cette raison que, la fédération algérienne des diabétiques a plaidé pour la réinsertion des enfants diabétiques, qui ont échoué durant leur parcours scolaire. Boucetta a appelé le ministère de l'éducation Nationale, à obliger les directeurs de wilaya de l'éducation, de réadmettre ces élèves, au niveau des établissements scolaires.