Une trêve de 48 heures a débuté hier au Yémen à l'initiative de la coalition de pays arabes sous commandement saoudien qui intervient dans ce pays depuis 2015. Le mouvement des Houthis, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite dont la capitale Sanaa, a indiqué respecter ce cessez-le-feu. Une trêve de 48 heures a débuté hier au Yémen à l'initiative de la coalition de pays arabes sous commandement saoudien qui intervient dans ce pays depuis 2015. Le mouvement des Houthis, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite dont la capitale Sanaa, a indiqué respecter ce cessez-le-feu. Elle a été décrétée alors qu'un cessez-le-feu qui devait débuter jeudi à l'initiative du secrétaire d'Etat américain John Kerry avait été rejeté par les autorités yéménites. Mais «des pressions internationales ont été exercées pour une trêve et une reprise des négociations de paix», a déclaré une source proche du président du président yéménite Abdrabbou Mansour Hadi, actuellement en exil en Arabie saoudite. Le cessez-le-feu sera renouvelé si les Houthis le respectent et laissent passer de l'aide humanitaire dans les villes qu'ils assiègent, comme Taëz, a précisé la coalition. Le Yémen est ravagé depuis près de 20 mois par des combats entre les forces progouvernementales, soutenues par Riyad, et les Houthis, alliés à l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh. Ce conflit a fait plus de 7 000 morts et près de 37 000 blessés, selon l'ONU. Les combats se sont intensifiés ces deux derniers jours sur différents fronts, faisant des dizaines de morts. La trêve a été décidée à la demande du président Hadi dans une lettre au roi Salmane d'Arabie saoudite et «en adhésion aux efforts de l'ONU et de la communauté internationale pour rétablir la paix au Yémen». Le «blocus» naval et aérien du Yémen reste en vigueur et des avions continueront à survoler le pays pour des missions de surveillance, a souligné la coalition. Les Houthis avaient accepté l'initiative de paix proposée mardi par Kerry, au terme d'une rencontre avec des négociateurs houthis au sultanat d'Oman. Celle-ci prévoyait outre une trêve, la formation d'un gouvernement d'union nationale avant la fin de l'année. Mais cette initiative avait été rapidement rejetée par le camp de Hadi. Six tentatives de cessez-le-feu au Yémen ont jusqu'ici échoué. La précédente, annoncée pour le 20 octobre, avait volé en éclats dès son entrée en vigueur. Les violences débordent aussi dans le sud de l'Arabie saoudite : un militaire saoudien a péri vendredi à Assir dans la chute de projectiles tirés depuis le Yémen. Le médiateur de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, avait initié en octobre un plan de paix espérant remettre les parties autour d'une table de négociations. En vain. Auparavant, des pourparlers de paix inter-yéménites, qui s'étaient tenus à Koweït pendant trois mois sous l'égide de l'ONU, avaient été suspendus en août sans résultat. Le camp de Hadi exige le retrait des Houthis des territoires conquis depuis 2014 et la restitution des armes lourdes qu'ils ont saisies. Les Houthis, eux, exigent un arrêt des bombardements sanglants de la coalition et la formation d'un gouvernement d'union nationale en vue d'un règlement politique. R. I.